FRANCE CHEBRAN - FRENCH BOOGIE 1981/1985

// 02/12/2015

Par La rédaction

Dans la France de Mitterrand, les modes filent comme les gouvernements. Toujours dans le vent, les jeunes du début des années 80 butinent avec légèreté chaque indispensable nouveauté. Confiante dans l’avenir du Minitel, décomplexée par les discussions sexys des radios-libres naissantes, cette génération rose rêve de clubs de vacances et de pistes de danse. Témoignage ludique des années fric et toc, le French Boogie en est la bande-son idéale.

Reflet d’une époque où tout semble encore possible, ce qu’Internet appelle aujourd’hui French Boogie désigne un funk synthétique aux couplets parfois scandés annonçant l’arrivée prochaine du rap hexagonal. Assimilée au post disco, se nourrissant de la musique black, et flirtant parfois avec la new wave, cette pop insouciante aux paroles potaches a le goût pour les plaisirs faciles, la frime, et les vacances au soleil. Une musique en phase avec son époque, qui glorifie au passage le luxe, la réussite et un certain mode de vie consumériste incarné notamment par Bernard Tapie.

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Dans les boîtes de nuit populaires de l’époque, telles la Main Bleue de Montreuil et l’Echappatoire de Clichy-sous-Bois où officiait le DJ Micky Milan, un public enthousiaste découvre toute une vague de musiciens influencés autant par la variété française que par Sugar Hill Gang ou Kurtis Blow. La plupart des artistes du début s’investissent sincèrement, mais comme souvent en France quand arrive un courant musical, la dérision et la légèreté vont vite servir de subterfuge pour imposer ce nouveau style. Un cocktail explosif, où le son de New-York s’accommode de textes franchouillards improbables, et qui rappellera à certains l’univers des comédies farfelues de Max Pécas ou de Claude Zidi. Cette scène prolifique, issue en partie de la communauté juive de l’époque,cherche la baraka, et essaye de décrocher la timbale avec les moyens du bord. Personnalités médiatiques, inconnus en quête de gloire et autres stars d’un soir tentent le tube avec plus ou moins de succès. Hormis « Vacances j’oublie tout » d’Elégance, « Un fait divers et rien de plus » par Le Club, ou « Chacun fait ce qui lui plaît » de Chagrin d’amour (produit par Patrick Bruel), la funk en France, c’est l’histoire d’un braquage raté.

Reflet d’une époque où tout semble encore possible, ce qu’Internet appelle aujourd’hui French Boogie désigne un funk synthétique aux couplets parfois scandés annonçant l’arrivée prochaine du rap hexagonal. Assimilée au post disco, se nourrissant de la musique black, et flirtant parfois avec la new wave, cette pop insouciante aux paroles potaches a le goût pour les plaisirs faciles, la frime, et les vacances au soleil. Une musique en phase avec son époque, qui glorifie au passage le luxe, la réussite et un certain mode de vie consumériste incarné notamment par Bernard Tapie.

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Dans les boîtes de nuit populaires de l’époque, telles la Main Bleue de Montreuil et l’Echappatoire de Clichy-sous-Bois où officiait le DJ Micky Milan, un public enthousiaste découvre toute une vague de musiciens influencés autant par la variété française que par Sugar Hill Gang ou Kurtis Blow. La plupart des artistes du début s’investissent sincèrement, mais comme souvent en France quand arrive un courant musical, la dérision et la légèreté vont vite servir de subterfuge pour imposer ce nouveau style. Un cocktail explosif, où le son de New-York s’accommode de textes franchouillards improbables, et qui rappellera à certains l’univers des comédies farfelues de Max Pécas ou de Claude Zidi. Cette scène prolifique, issue en partie de la communauté juive de l’époque,cherche la baraka, et essaye de décrocher la timbale avec les moyens du bord. Personnalités médiatiques, inconnus en quête de gloire et autres stars d’un soir tentent le tube avec plus ou moins de succès. Hormis « Vacances j’oublie tout » d’Elégance, « Un fait divers et rien de plus » par Le Club, ou « Chacun fait ce qui lui plaît » de Chagrin d’amour (produit par Patrick Bruel), la funk en France, c’est l’histoire d’un braquage raté.

Si quelques tubes permettent à certains de se payer une place au soleil ailleurs qu’au Club Med, le mouvement s’essouffle rapidement, mettant de côté franches personnalités motivées à la carrière éclair, et les opportunistes déçus d’avoir raté leur « coup ». Dès lors en 1984, le French Boogie « déjà fatigué » se fond à son tour dans de nouveaux genres. D’un côté, la culture rap et breakdance (via l’émission H.I.P.H.O.P. de Sydney ou celle de Dee Nasty sur Radio Nova) continue de perpétrer son phrasé à travers un univers plus urbain. De l’autre, c’est l’italo, le new beat et la house qui prennent le pas sur la piste de danse et affirment encore plus la volonté de créer une musique de club.

Coincé entre l’ère du disco et celle des musiques électroniques modernes, le French Boogie se résumera ainsi à un courant musical de transition, un témoignage original du brassage des cultures populaires et underground de l’époque. Si le genre a hâtivement été classé comme anecdotique malgré son groove synthétique précurseur et ses lignes de basses imparables, ses excentricités révèlent à force d’écoute une certaine poésie de l’éphémère, et incarnent presque malgré elles une certaine avant garde. A la source de courants majeurs, et pourtant sans clivage, sans prise de tête, c’est une musique avant tout pour faire la fête.

Lu sur Born Bad Records

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