Ce split single est le fruit d’une amitieÌ entre deux groupes, Orouni et Water Babies, neÌe au printemps 2014 par l’entremise d’Oliver Peel, inlassable organisateur de soireÌes-concerts aÌ€ Paris, qui fit se rencontrer les protagonistes. Orouni et CleÌmentine, compositeurs respectifs des deux formations, partagent le gouÌ‚t de la pop anglaise (de Kevin Ayers aÌ€ Supergrass), Curtis Mayfied et la Great Black Music, la chanson Station to Station de David Bowie, le fait d’avoir eÌteÌ adolescents dans les anneÌes 90, ainsi que Tom ZeÌ et les musiques breÌsiliennes, dans lesquelles CleÌmentine, qui a veÌcu aÌ€ Rio et São Paulo, a commenceÌ sa formation musicale. Un jour d’eÌteÌ 2014, quelques mois apreÌ€s la sortie de son album Grand Tour (Sauvage Records), Orouni tomba sur un “split-single†(anglicisme deÌsignant un enregistrement ouÌ€ deux groupes partagent chacun une chanson) signeÌ Fugu et Stereolab, formations amies et influentes, et proposa en plaisantant aÌ€ CleÌmentine de faire la meÌ‚me chose. CleÌmentine, qui prend tout au premier degreÌ, releva le deÌfi, et Orouni composa The Peanut Specialist, tandis que les Water Babies apporteÌ€rent La DernieÌ€re Ivresse, (qui valait aussi son pesant de cacahueÌ€tes).
Quoi de plus naturel, avec de telles influences, que d’aller enregistrer les deux chansons dans le jeune studio parisien nommeÌ Tropicalia (Pigalle), conçu par Jean Thevenin (FraÌ€nçois and the Atlas Mountains) et David Sztanke, et dont l’homme qui officie derrieÌ€re les manettes sonores est le talentueux Guillaume Jaoul (Tahiti Boy and the Palmtree Family).
Le processus d'enregistrement naturel de chaque formation fut respecteÌ. Orouni, pour The Peanut Specialist, empila des couches sonores travailleÌes consciencieusement jusqu’aÌ€ brouiller les instruments, autour d’un pilier rythmique treÌ€s solide quoiqu’impreÌvisible (avec Steffen Charron aÌ€ la basse et Dimitri Dedonder aÌ€ la batterie).
Pour cette chanson contant la construction (veÌridique) d’un coffre-fort situeÌ en NorveÌ€ge et contenant graines et semences venues du monde entier si arrivait un jour la neÌcessiteÌ de resemer un pays ravageÌ par la guerre, un typhon, ou meÌ‚me l’apocalypse, Orouni eut l’ideÌe de substituer aÌ€ sa voix les timbres feÌminins d’AmeÌlie et CleÌmentine (Water Babies), DorotheÌe Hannequin (The Rodeo) et Barbara Silverstone. Le reÌsultat est une pieÌ€ce sonore pop anglophone inspireÌe par l’esprit des girl groups Motown et domineÌe par des climats syntheÌtiques futuristes.
DiffeÌrente fut l’approche des Water Babies, et pas seulement par la langue. La DernieÌ€re Ivresse a eÌteÌ enregistreÌe en quasi-live dans le studio, tout comme l’inteÌgraliteÌ du premier album du groupe, Soupir, qui sortira en septembre 2015. L’arpeÌ€ge de guitare de Pierre Caron qui ouvre et cloÌ‚t la chanson se deÌveloppe sur un deÌlire pop/opeÌra martial adouci par l’orgue Philicorda de Julien Gasc, inviteÌ et ami (CleÌmentine eÌtant sa bassiste par ailleurs). La basse de CleÌmentine March et la batterie de Guillaume Magne soulignent aussi la meÌlodie sinueuse interpreÌteÌe avec ingeÌnuiteÌ par AmeÌlie Rousseaux, chanteuse du groupe, qui coeÌcrit les paroles avec CleÌmentine : l’histoire d’une femme qui se noie tellement dans ses angoisses que le monde devient comiquement tragique, comme un(e) ivrogne voyant le sol se deÌrober sous ses pieds.
Ces deux titres sont donc le fruit d’une rencontre dont l’amitieÌ artistique fut le deÌclencheur. Il cherche sa coheÌrence dans l’esprit commun des deux groupes, le bilinguisme, le gouÌ‚t des harmonies poivreÌes pour les Water Babies rencontrant l’attirance pour les histoires cocasses et la richesse des timbres et orchestrations chez Orouni.
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