Les belles acoustiques Cargo Sessions : 10 belges

// 14/04/2020

Par Renaud de Fonville

Session #652 : Oscar & The Wolf - Strange Entity (Acoustic Session)

On ne s'attendait pas à autant d'émotion. Parce que nous avons tourné des dizaines de sessions à l'Hotel Alba et qu'il faut bien avouer que cela frôle la routine ! Parce que le son n'a pas été facile à mettre en place et qu'après le premier morceau, on nous a expliqué que l'on faisait trop de bruit et qu'il a encore fallu changer le son… Parce qu'on avait peur que Oscar & The Wolf en fasse un peu trop, un peu trop accrocheur, un peu trop facile, un peu trop larmoyant, un à priori idiot qui s'efface dès les premières secondes, dès les premières notes, dès les premiers souffles. C'est beau, c'est touchant, c'est sincère et direct. Une session comme on les aime, quand la musique est plus important que tout le reste, quand il ne reste que les chansons et ceux que les artistes peuvent nous offrir.

Session #630 : Benjamin Schoos - Une dernière danse

Il n'y a pas à dire, cela fait du bien quelques Schoos de temps en temps. Cela nous empêche de nous endormir. Comme la pluie fraîche sur le visage, comme quand on secoue la tête pour se réveiller. Cela remet les idées en place. Schoos dans son costume de crooner, avec son micro de lumière et ses cheveux gominés nous remet les idées en place ! Et nous empêche de nous prendre trop au sérieux. Sylvie Fouanon nous accueille, au fond d'une petite cour du 16e arrondissement ! Elle restaure des pianos et nous ouvre ses portes. À Paris, quand vous voulez réaliser une session avec un vrai piano, c'est la course pour trouver un endroit. Ici nous avons eu tellement l'embarras du choix que pour trois morceaux nous avons pu filmer trois pianos différents ! Benjamin Schoos nous emmène dans son monde. De lumière et de paillettes, d'amour et de sexe, un monde où l'on se sent vivant ! Et cela fait du bien.
Un immense merci à Sylvie Fouanon & Bastien.

Session #503 : An Pierlé - Such A Shame

Troisième rencontre, troisième visite de l'univers d'An Pierlé. Cette fois ci nous sommes dans un bar de nuit classieux du coté de Pigalle. Le Carmen de jour est un superbe bâtiment au décor magnifique. Bien qu'un peu sombre pour un tournage, l'ambiance est un doux et savant mélange de recueillement, de volupté et d'un je ne sais quoi de folie... les animaux empaillés, les fantômes de la nuit, ce grand piano au milieu de la pièce, le bar juste à coté... Tout est là, mais on se sent au milieu d'un décor, on attend les figurants, on attend les clients... On attend aussi le ballon gonflable devenu indispensable à An pour jouer du piano. Tout est ici à l'image de la musique de An, tout en retenue et pourtant on sent bien que cela peut devenir fou et sauvage. Qu'une énergie incroyable est là et en demande qu'à s'exprimer... An nous offre une superbe reprise de Talk Talk que l'on retrouve sur son dernier album, Such a shame comme le The house of sleep qui suit. Notre troisième rencontre avec An est, encore une fois, différente des deux autres, encore une fois un beau moment, encore une fois un moment privilégié avec une artiste que nous avons hâte de filmer pour une quatrième session...

Session #526 : BRNS

Rendez vous dans un bar parisien à haute teneur érotique.C’est ainsi qu’il se présente en tout cas... Alors évidemment on se fait des idées. On se retrouve pourtant dans ce lieu qui promet tant avec un groupe qui joue, entre autres, des cloches comme celles des enfants ou encore en tapant des mais sur ses cuisses. Un bien beau contraste. Comme de mettre un jeune groupe qui ne fume pas dans le fumoir de ce bar parisien. Contraste encore quand on voit l’âge moyen du groupe et leur courte carrière pourtant défendue sur la route depuis trois ans par un nombre impressionnant de concerts !! Dans cette pièce à la lumière aussi faible que rouge, tout ce que peut aimer une caméra vidéo on mélange allègrement les sonorités, les instruments, on sent que le groupe ne se pose pas de questions, ne se met pas de barrière. Et c’est ce qui nous plait par dessus tout chez BRNS.

Session #514 : Absynthe Minded

C’est déjà notre troisième rendez vous avec les Absynthe Minded. Après un hall d’hôtel à la 2001 Odyssée de l’espace et le grand salon d’un hôtel parisien qui a servi de Q.G de la Kommandantur SS pendant la seconde guerre mondiale, nous ne pouvions pas retrouver le groupe n’importe où. Rendez vous au premier étage de l’incroyable librairie Shakespeare sur les quais de Seine. Nous étions venus filmer la 500e session du Cargo avec Glen Hansard et Lisa Hannigan et nous revenons dans un autre salon, avec un piano, des milliers de vieux livres et une atmosphère comme nulle part ailleurs... Nous sommes en fin de matinée, le groupe est détendu. Après un énergique End of the line avec ses envolées de piano, on pousse gentiment les deux Absynthe Minded à nous jouer autre chose. Ils nous proposent, presque timidement une reprise de David Bowie et en plus du morceau qui vient de sortir après des années de silence. Magnifiquement interprété piano-voix, le Where are we now de Bowie est une superbe surprise d’un groupe que l’on a hâte de retrouver pour une quatrième session.

Session #458 : School is Cool

Retour dans l’hôtel parisien où nous avions filmé Andy Burrows. Les tout jeunes School is cool, que Micky avait déjà filmé pour le Cargo, investissent les lieux. Ils sont nombreux et les bras chargés de matériel. Et même si le groupe aime les sessions un peu folles, la configuration du jour et le fait d’avoir besoin de brancher le clavier nous oblige à rester dans le salon de l’hôtel... Tout le monde s’installe en essayant de laisser un peu de place aux autres, nous on pose les micros, on essaie de résoudre la quadrature du Cercle. Une voix et un clavier au son énorme, des guitares et une batterie juste à coté d’un délicat violon. Il faut faire des choix, se poser, faire vite, car la journée promo est chargée pour les School is Cool. Warpaint explose, on choisit d’être radical, même dans la manière de filmer, comme on a toujours aimer sur le Cargo. Pour le second morceau, changement radical. On se déplace dans la petite cour de l’hôtel pour un morceau beaucoup plus doux. Une guitare, des voix. Et la réverbe naturelle de la cour. C’est beau, c’est même émouvant et on se dit qu’entre le moment où l’on avait envie de sauter partout en faisant le con sur Warpaint et ce morceau là, les School is Cool sont décidément l’un des groupes à surveiller de très, très près dans les mois à venir. Ils savent tout faire, et ils le font bien.
Merci à Margaux et à l’Hôtel Alba.

Session #411 : Boy and the Echo Choir

Ne demandez pas pourquoi cette session traînait depuis des mois, des années dans les disques durs de l’ordinateur. Aucune raison. Ni bonne, ni mauvaise. Aucune excuse. Aucune valable. On se souvient du centre Barbara, pas loin de Barbes. La salle de concert, les loges. La surprise de découvrir des loges aussi décorées, aussi sophistiquées... Comme dans un boudoir, un peu japonisant... Lumière tamisée, paravent, canapé... Nous avions adoré l’univers de Boy et de sa chorale. Et nous nous sommes dit qu’il n’était jamais trop pour partager avec vous cette découverte, ce moment hors du temps, ces deux morceaux, ces deux mélodies belles et touchantes. Il n’est jamais trop tard sur le Cargo pour faire vivre nos sessions.

Session #387 : David Bartholomé

Il fait beau ce jour-là. Arrivé en avance on attend dans un petit parc parisien, en face de notre lieu de rendez-vous. Les gens discutent au soleil. Certains dorment. Un homme à coté de son étui à guitare se repose. David ou pas... il est tôt. David ou pas, on attend, on profite de cet instant, de la douce chaleur... Juste avant l’heure dite, un texto, qui parle de chaussettes multicolores. L’homme à la guitare c’est bien David Bartholomè, qui tout comme nous, a profité de ce moment de paix, de douceur à peine interrompue par les policiers qui font bouger les dangereux "djeuns" qui étaient assis à un endroit interdit ! David est un garçon doux, plein de dérision, un humour où se mélange le non-sens, le 3ème degré ou pas... on ne sait plus. Parlant toujours sur le même ton on sent qu’il aime bien perdre son interlocuteur, le faire douter. Nous on adore. On marche à peine quelques mètres, juste le temps de se décider à ne pas tourner dans le parc mais juste devant, devant la grille, sur le rebord. Dès le premier morceau, dès qu’à retenti cette voix unique et totalement bouleversante deux jeunes filles qui jouaient dans le square arrivent en courant. Nous avons gardé quelques uns des échanges entre Lise, Victoria & David. Parce que cela résume ce moment que l’on a vécu. Parce que c’était beau. Pour la musique. Pour la rencontre. Parce que l’on a envie de continuer à vivre cela, à s’extasier de la sorte tous les jours. Parce que la musique n’est pas autre chose pour nous que cette rencontre. Parce que nous ne pourrions pas résumer en quelques mots cette session unique. Une dernière chose. Nous demandons à chaque artiste de nous écrire les titres des morceaux qu’ils viennent de jouer. Par habitude et pour être sûr de ne pas se planter. Ce jour-là David a juste rajouté entre parenthèse les deux prénoms des deux jeunes filles du parc. Peut être parce que pour lui, c’était aussi important que sa musique ce jour-là !

Session #345 : The Bony King of Nowhere

Il fait encore beau. Nous pouvons tourner dehors. S’éloigner du bruit des balances de la Flèche d’Or. L’escalier longe l’église et le mur du cimetière d’un coté. De l’autre des immeubles modernes. En haut des jeunes s’énervent un peu. Pas contre la présence de la caméra. Pas contre nous. Mais entre eux. Une affaire personnelle qui ne troublera en rien notre tournage. Bram Vanparys tient à ce que tout le groupe soit là pour tourner cette session. Le groupe s’installe sur les marches. Les passants continuent leur chemin comme si de rien n’était... ou presque pour celui qui demande en parlant très fort si nous tournons pour TF1. Après un très beau The Garden, la présence des chœurs et de la seconde guitare prend tout son ampleur sur le somptueux Eleonore. Bram finira seul avec Travelling Man. Avec sa voix qui nous fait voyager, avec ses mélodies délicates et touchantes. On peut lire ici ou là les influences du jeune homme, on peut lire les ressemblances, les comparaisons... Bram s’en amusera en reprenant quelques notes de Neil Young entre deux morceaux. Nous on préfère écouter les chansons de The Bony King of Nowhere. On préfère repenser à cet escalier. À ces derniers jours de beaux temps accompagnés par cette B.O parfaite le temps de quelques chansons hors du temps.

Session #687 : Balthazar - Nightclub (Acoustic Session)

Nous arrivons en fin de matinée, Balthazar fini une session au piano. Le groupe est un peu fatigué, il a faim, l'heure du repas approche dangereusement, mais malgré tout cela le groupe ne laisse rien au hasard et sait consacrer toute son attention et son énergie sur les trois minutes d'un très beau Nightclub ! Assez fort pour vous faire connaitre Balthazar si ce n'est déjà le cas et assez frustrant pour vous donner envie d'aller en écouter plus ou de les voir sur scène. Et maintenant...à table !
Un très grand merci à Xavier et Basement Prod pour l'accueil !

Première diffusion sur Radio Rectangle : 24 avril 2015.
Images : Renaud de Foville (www.unjourpeutetre.net)

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