Pompon rend l'antenne

// 24/03/2015

Par Benjamin Schoos

Des histoires comme la mienne, il y en a beaucoup au sein de l'équipe de Radio Rectangle.

Quand j'ai débuté en 1996 avec ce sobriquet un peu ridicule de Miam Monster Miam, Jacques a été un des premiers à diffuser ma cassette sur les ondes de Radio 21. Et ce plusieurs fois dans le cadre de « Fume c'est de belge », une séquence radiophonique hebdomadaire de son émission Rock à Gogo.

Je me souviens très bien de l'émotion que la première diffusion avait provoqué chez moi.
Je n'avais pas encore donné de concerts, j'étais inconnu, et entendre un titre de ma cassette, celle qui sortait directement de mon deck et dont la pochette avait été dessinées au feutre, dans son émission était quelque chose d'encourageant et touchant. Comme un boost créatif.

D'autant plus, qu'à l'époque, où le Net n'était encore qu’un truc de geeks friqués et où on se posait encore la question de l'avenir dans les médias du GSM, être diffusé dans Rock à Gogo, c’était quelque chose d'important pour un artiste.
Car comme John Peel en Angleterre et bien d'autres passionnés dans le monde, cette émission était le lien radiophonique en francophonie avec toute la culture alternative qui existait dans le monde. De Alternative Tentacles au Brochettes, Des MC5 à Half Japanese, des fanzines musicaux à ceux de bande dessinée, le soir sur Radio 21 nous donnait la chance de prendre des informations, de découvrir et de vivre la musique, qu'elle soit new wave, lofi, punk, psychédélique ou chanson décadente. Toujours avec cette volonté de n'oublier personne ni aucun style. Le rock a toujours été une question d'esprit et de communauté.

Je pense honnêtement que sans Jacques de Pierpont et un tas de freaks passionnés qui ont façonné ma culture d'adolescent, Freaksville Records et Radio Rectangle n’auraient jamais été ce qu'ils sont. C'est à dire la recherche de cette sensation géniale qui donne place à de la nouvelle création, sans oublier l'histoire, mais avec générosité et beaucoup de feeling humain.

En 2015, grand messe et communion ont donc lieu sur les écrans des smartphones et seules les marques (dont Apple) ont encore le pouvoir de faire rêver la foule. Qui en 2015, comme à la sortie de chaque nouvel iPhone, à part une poignée de freaks, ferait la queue devant chez son disquaire pour acheter le dernier Iggy Pop ?

La culture rock n'est plus qu'un bouquet thématique, parmi d'autres certes, et si notre amour pour cette culture peut sembler vaine, on ne peut s'empêcher, sans nostalgie aucune, de remercier notre Pompon pour ce qu'il a consolidé en nous : la passion et l'amour de la musique.

Un seul mot à dire donc : merci Jacques !

Benjamin Schoos

RETOUR

ARCHIVES

Avec le soutien de
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles service des musiques non classiques
Top