Iamtheshadow au Vertigo d'Arras

// 20/03/2017

Par Monsieur Pchik

Arras (France), 25/02/2017

En préambule, permettez-moi de citer un de mes maîtres à penser. J’ai nommé, Stéphane Collaro : « Arras, ton univers impitoyable. Arras ! Glorifie la loi du plus fort … ».

Puissant non ? Permettez-moi également de pousser l’exégèse de manière quasiment scolastique (je suis en train de lire Michel Onfray, c’est fabuleux ce que ce gars connaît comme mots) en remettant un peu d’ordre dans les faits historiques.
Au début, ce n’était pas la ville d’Arras qui était mise en valeur par les joyeux rigolos du « Cocoboy Show » dans ce pastiche de « Dallas » cher à la famille Ewing, mais la commune de Brie-Comte-Robert. Comme quoi, parfois, la postérité tient juste à une rime.

Bref, tout ça pour dire que, en allant m’abreuver de « Rock Dark Wave » portugais dans la capitale du département du Pas-De-Calais, je me suis fait cette réflexion : on ne fait jamais rien pour rien, toute action implique une réaction. Pour les mous du cervelet qui trouvent mon équation moyennement claire, je vais développer en trois exemples vécus.

Exemple 1 : ma visite mélomane à Arras justement. C’est simple. Si enfant, je n’avais pas été un fan inconditionnel de Stéphane Collaro et de ses Coco Girls, jamais je n’aurais hurlé à tue-tête : « Arras, ton univers impitoyable ». Et ce, aussi bien pour le voyage aller que pour le retour. Ma Bentley Kangoo n’étant pas équipée d’un appareillage à musique, il faut bien que je chante pour ne pas m’endormir.

Exemple 2 : ma punition de géographie. Bon, là, il faut que je vous explique un peu.
Vers mes 15 ans, j’ai été malencontreusement entrainé dans une relation assez toxique avec mon professeur de géographie. N’y voyez aucun romantisme ambigu, non, du tout. J’étais déjà, à l’époque, farouchement hétérosexuel en théorie (parce que niveau pratique, soyons honnête, je n’avais pas encore passé d’examen, si l’on peut dire). Non, la raison de son animosité à mon égard trouvait sa source dans un malheureux graffiti. J’avais, dans un élan de révolte ingénue, tagué sur le mur blanc (qui venait juste d’être repeint, mais je jure que je ne le savais pas) de sa classe : Merde, caca, prout ! Il n’avait pas été séduit par mes aspirations contestataires et m’avait collé une sévère amende : recopier cinq cents fois la leçon du jour. Au menu, nous avions donc la diversité climatique de l’Union Soviétique. Et bien, vous me croirez ou non, mais lorsque, dix ans plus tard, j’ai rencontré une certaine Svetlana lors d’un échange culturel ayant pour thème : l’énergie atomique expliquée aux enfants, les aventures de « Tchernoboule et Bill », elle m’est littéralement tombée dans les bras. J’ai eu juste à lui dire que, pour les vacances, je le sentais mieux à Tachkent (et sa moyenne de trente degrés en été) plutôt qu’à Verkhoïansk (et son hiver éternel) et le tour était joué ! Je l’entends encore me susurrer : « mais comment toi savoirrrrrrrr tout ça ? Daaaa ! Moya lyubov ! ».

Exemple 3 : le remplacement de mon chauffe-eau. J’ai pesté, râlé, fulminé. Je l’ai plus que maudit ce satané « boiler » ! Parce que, voyez-vous, je voulais en mettre plein la vue à Fella, mon amoureuse. Je pensais que, comme la plupart des femmes, elle était sensible aux hommes bricoleurs. Mais au bout de cinq luxations de phalanges, de dix courts-circuits et d’un début d’inondation, j’ai bien dû lui avouer honteusement : « Chérie, je suis désolé, je ne suis pas chauffagiste ». Sa réponse fut merveilleuse : « Mais je m’en fous moi. Je n’aime pas les chauffagistes. De toutes façons, avec une femme chaude comme moi, ça ne pourrait pas marcher. Ca leur rappellerait trop le boulot ». Vous voyez ? Action et réaction. D’une chaufferette récalcitrante, je suis passé à un volcan insomniaque.

Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là, je me rends quand même bien compte que je m’écarte un peu du sujet) ?


Comme expliqué plus haut, « Iamtheshadow » (en un mot) est un projet « Dark Wave » portugais. Centré sur son charismatique leader, Pedro Code, le groupe nous distille de très belles compositions éthérées et atmosphériques. Des réverbérations de guitares réglées sur l’infini et une superbe voix de crooner gothique sont pour beaucoup dans la réussite de cet univers onirique. Imaginez un peu un Andrew Eldritch lusitanien non-fumeur. C’est chaud, ça transpire la testostérone. Le public féminin est conquis et le masculin auss. Une jolie reprise de The Sound finit par, définitivement, mettre à genoux un « Vertigo » d’Arras plein à craquer : le cultissime « Winning ».

Iamtheshadow tente le pari osé de rendre ce chef-d’oeuvre encore plus triste et désespéré (dans le bon sens du terme). Challenge réussi. Même si le coté sauvage du « Winning » originel me manque un peu, question de goût. Si vous êtes sensible à ce style musical, « Iamtheshadow » est à découvrir absolument. Leur prochain album sortira sur le label français « Northshadow Records» (un nom bien à propos non ?)

Infos : https://www.facebook.com/northshadowsrecords/

A la prochaine… Ou pas.

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