Je ne sais pas vous, mais moi, en période estivale, j’ai tendance à me goinfrer. La boulimie me mine. Ce qui est, ma foi, incohérent. Je m’explique. L’être humain, dans son « incommensurable logique », fait tout à l’inverse de la nature. L’été, il aspire aux vacances et à la glandouille alors que, de toutes parts, les fleurs, les arbres, les insectes, les animaux turbinent comme des forcenés. Au contraire, en hiver, alors que le cosmos hiberne et jouit d’un repos bien mérité, l’homo erectus s’agite dans tous les sens. Moi je dis que ce petit côté contrariant par rapport au cycle harmonieux des saisons finira un jour par nous jouer des vilains tours !
Bref, pour revenir à mon incongrue gloutonnerie (et faire, tant bien que mal, le lien avec ce que je viens de dire), vu que comme tout bon humanoïde de base, je vais me mettre en « mode veille » jusqu’en septembre, pourquoi ai-je besoin de manger autant ? Pourquoi saperliramba ? Je n’ai pas de raison de stocker des calories, carapoppette ! Nulle nécessité de surplus énergétique. On nage en plein paradoxe, non ?
Au menu de mes orgies vacancières : barbecues à la bonne franquette jusqu’aux aurores. Je ne me fais aucun sushi pour les tapas nocturnes (ndlr, au rayon fulgurances, celle-là , ça faisait longtemps que je voulais vous la servir … J’implore votre pardon camarades). Petite mise en garde en passant, avant de vous repaître de merguez à gogo, si vous êtes invité, vérifiez bien auprès de votre hôte sa définition exacte de « bonne franquette ». Car de la brochette à la lingette, il n’y a parfois pas plus qu’un quart de poil de levrette. Par temps chaud, la dysenterie se propage à la vitesse de la cérémonie de remise des « hot d’or » du festival du film porno de Kaboul.
Autre dommage collatéral de mon déraisonnable appétit : je dors très mal. C’est bien connu, une longue et tardive digestion provoque des cauchemars. Tous plus affreux les uns que les autres. Je vous livre le dernier en date. Même confus, mes souvenirs oniriques ne vous laisseront pas de marbre. Je suis transporté au pays des gourmands, le « Tartaldjottistan ». Une terrible dictature adepte de la traite des êtres humains. Mais dans ce cas précis, c’est vraiment pour le lait ! Le maître des lieux est le cruel empereur Jean-Luc Lahaye. Il me hurle, tel un dément sadique, que si je ne collabore pas, il me trainera devant son tribunal pénal international.
Je suis prisonnier de son château. Il tient absolument à me faire visiter sa salle de chasse. Mais arrivé dans ladite salle, point de trophée, point de gibier. Juste une cuvette de toilettes et le sanitaire complet avec la chasse... d’eau. Je me défroque et m’y installe. Plein de gens me regardent. C’est horrible ! Un sommet rarement atteint sur l’échelle de la honte. Des Schtroumpfs aux yeux rouges font la ronde en essayant de me subtiliser le rouleau de papier hygiénique. A la place de leur bonnet blanc, ils ont de grands préservatifs sur la tête. Et ils fredonnent, d’un air moqueur, le fameux grand tube des années 80 du groupe suédois Europe : « It’s the final condom ».
Une plantureuse créature à la chevelure surabondante s’approche de moi et me susurre : « Alors, petit morveux, il paraît que tu aimes les filles avec de belles grandes queues de cheval ? ». J’ai juste le temps de crier de douleur en évoquant le fait qu’il y a un léger malentendu, que je parlais bien évidemment de coiffure. Je me réveille grelotant de peur et trempé de sueur. Vous voyez, chers petits lecteurs adorés, la gourmandise est un dangereux défaut.
Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là , je me rends quand même bien compte que je m’écarte un peu du sujet) ?
Et bien, après une pareille épreuve nuptiale, il n’y a que le Rock pour se refaire une santé. Du vrai, du lourd, du décomplexé bien burné ! Y a que ça qui me fait du bien. Stainless est un power trio originaire de la région de Charleroi. Des musiciens virtuoses ne se la pétant pas du tout. Un chanteur total « guitar hero » charismatique au possible, sorte de croisement entre Slash et Lemmy Kilmister. Une musique essentiellement hard puisant ses sources du côté d’AC/DC, pour le côté hargneux, et Guns and Roses voire même carrément (et plus surprenant) The Who, pour le registre plus mélodique et balade. Eric, le chanteur guitariste en question, possède d’ailleurs un joli timbre pas tellement éloigné de celui de Roger Daltrey.
En moins de 10 minutes, Stainless a transformé le pub irlandais carolo (ndlr, un endroit qui se prête bien au jeu finalement) en temple « Wok And Woll » ! Une ambiance de dingue. Un set essentiellement constitué, pour l’occasion, de surprenantes reprises. Histoire de faire plaisir à tout le monde, on n’était pas là pour se prendre la tête. Un pur bonheur. Du revisité, en mode heavy, « Wicked Game » de Chris Isaak au « Ace of Spades » de Motorhead en passant par le « Fight for Your Right (to Party) » des Beastie Boys, j’en ai vu des yeux pétiller de bonheur et de Guinness.
Stainless, un grand groupe de scène à découvrir absolument. Allez également jeter une oreille du côté de leur discographie et de leurs compos personnelles, ça vaut le détour.
Plus d’infos sur leur page Facebook.
A la prochaine… Ou pas !
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