Monsieur Pchik a testé pour vous #01 : Agnostic Front à Prague

// 18/09/2014

Par Monsieur Pchik

« Hééé, pozor, in Czech Republic, you always have to queue ! »

C’est en ces termes que votre bien aimé serviteur se fait rappeler à l’ordre ce vendredi 22 août 2014 dans cette superbe salle praguoise nommée « Futurum ».
N’étant pas au fait des us locaux, je me précipite au bar pour héler le préposé dealer houblonique à me fournir en mousse bien fraîche. Premier arrivé, premier servi me dis-je. Mais voyez-vous, ça ne marche pas comme ça en Tchéquie. Et Vladislobodan, mon sympathique guide, me le fait gentiment remarquer (ndlr : retournez à la première phrase de cette bafouille cher(e)s lecteurs et trices pour suivre la chronologie, certes un peu décousue, des événements). En français normé, cela donne (et vous l’aurez sans doute vaguement deviné) : « Hééé, attention, en République Tchèque, tu dois toujours faire la queue ! ».

Instructif non ? Ainsi que pouvons-nous apprendre de cette mise en garde ?
Premièrement, en tchèque, « attention » se dit « pozor ». Mais saperlipopette, cela ne vous fait penser à rien ? Mmmmm ? Allez quoi ? Mais oui ! « Pas op » voyons ! Le « attention » de nos amis nordistes. Une preuve de plus que du temps de feu la Tchécoslovaquie c’étaient bien les Slovaques qui jouaient le rôle des Wallons. Non ?

Deuxièmement, « queue » en anglais n’est pas un faux ami, que du contraire. Ca veut bien dire queue. Bon à savoir pour ma prochaine soirée cœur à cœur (les femmes raffolent des hommes polyglottes). Tiens, en parlant de langue, il paraît que le mari de Céline Dion aurait subi une ablation de la sienne. Un grand malheur pour le couple, surtout si la muse de l’ami René a la malchance de n’être que clitoridienne. Enfin, pourvu que ça repousse.

Troisièmement, nos amis Bohémiens (de Bohème hein, rien à voir avec les Roms qui ne viennent d’ailleurs pas de Rome même si tous les chemins y mènent, nous sommes d’accord) sont des gens disciplinés. Sans doute une réminiscence communiste. Cet âge d’or ou il fallait faire la file pour un pain, une boîte de goulash, la nouvelle Skoda cabriolet, un maillot dédicacé de Antonin Panenka... Que sais-je encore moi ?



« Et le concert dans tout ça? » me direz-vous. Oui, parce que là, je me rends bien compte que je m’écarte un peu du sujet.

Et bien il a commencé à l’heure, une preuve supplémentaire de la discipline des indigènes organisateurs. Agnostic Front, c’est du costaud. Aussi costaud que leurs fans d’ailleurs.
Je dois bien avouer que de me retrouver « coincé » voir « emboîté » entre ces sculpturales masses tatouées, luisantes et musclées, ces dieux grecs, enfin tchèques plutôt... Mmmm, quel sentiment de puissance pour mon petit égo souvent malmené et raillé par mon ingrat physique de joueur de ping-pong amateur. Enfin bref, comme je disais, Agnostic Front c’est du costaud, et du bon costaud.

Quasi trente ans que Roger Miret (marrant, mais avec un nom pareil, je l’aurais bien vu dans le Club Dorothée et ses Musclés) et ses copains new-yorkais nous balancent un punk hardcore aussi jouissif qu’efficace. Des gars généreux quoi. Avec de vrais beaux stage divings. Où non seulement les fans apprentis acrobates ne se rétament pas la tronche juste après la scène mais en plus ne se font même pas taxer leur portefeuille pendant l’héroïque franchissement de la salle en furie à dos de mains tendues. Oui, la main peut avoir un dos, faites un effort svp. Essayez un truc pareil dans une quelconque salle paroissiale sérésienne et vous verrez que le malheureux stage diver finira son périple tout nu.

En plus il cause bien Roger : « You have so many beautiful women in your country. I respect women. My mother tought me that. Not like the Hip Hop bullshit who call them horses and bitches ». J’abonde dans son sens moi ! Bon, pour les moins anglophiles de nos braves lecteurs, je vous livre une traduction bien politiquement correcte et totalement émasculée histoire de ne pas avoir d’ennuis avec notre comité de censure interne: « Vous avez beaucoup de super meufs dans votre bled. Je kiffe à donf les meufs. Ma nique ta mère à moi me l’a appris. Pas comme ces gentils jeunes qui font du Hip Hop et qui les comparent à de jolis chevaux ou à Mère Thérésa ».

Pozor!Agnostic Front, c’est ça le Rock And Roll. Punt aan the ligne !
A la prochaine. Ou pas.


My name is Didier Czepczyk. Parfois on m’appelle juste Cz, parfois on ne m’appelle pas du tout.
Je suis né très jeune dans cette merveilleuse ville nommée Charleroi (le Manchester belge pour les mélomanes et le Pays Noir pour les autres).
Trois grands titres de gloire à retenir dans ma carrière d’être humain (liste non exhaustive à ce jour et ce en fonction de mon taux de diabète) :
1) 12 mars 1977: brevet de 25 mètres nage libre, piscine de Courcelles.
2) 31 décembre 1986: début d’une longue et obscure carrière musicale en tant que guitariste dans maintes formations à tendance post punk.
3) 01 janvier 2002: début d’une longue et obscure carrière de chroniqueur "rock" avec ma participation à la création du mythique fanzine carolo le Kulturo Point.

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