Monsieur Pchik a testé pour vous: Les Nuits Plasma

// 30/11/2017

Par Monsieur Pchik

Bonjour Monsieur, que puis-je vous servir ?
Une Chimay bleue s’il vous plait.
Bien, au verre ou à la bouteille ?
Ni un, ni l’autre, je vais la boire ici.
Heu … Je voulais dire, votre bière, vous la voulez dans un verre ou pas ?

Ce savoureux dialogue totalement surréaliste, je ne l’invente pas. Je vous le livre tel quel, brut de fonderie, en léger différé du « Vilebrequin ». Vous ne comprenez rien ou vous devinez à peine de quoi je cause ? Ne vous en faites pas, c’est tout à fait normal. Une petite explication rapide, Allah va vite (pour reprendre le cri de guerre des djihadistes pressés), s’impose.
Le « Vilebrequin », voyez-vous, chers lecteurs imaginaires, c’est le nom du troquet ou je m’abreuve régulièrement d’un délicieux magma composé d’un tiers d’antigel piémontais, d’un tiers de sirop de betterave biélorusse et d’un dernier tiers de jus de flamand.

Haaa, slurp … Mon petit rosé de midi ! Un vrai régal. Une coutume que j’affectionne grandement. Et en plus de la dégustation de ce nectar qui rendrait apathique n’importe quel sommelier psychotique, le lieu, en lui-même, vaut également le détour. Car le « Vilebrequin », c’est quelque chose de vraiment particulier. Un dépaysement total.
Un monde parallèle où ni le temps ni l’espace ne se sont écoulés et développés de la même manière que dans le reste de l’univers. Prenons, au hasard, les affiches maladroitement punaisées sur le crépis défraichi blanc cassé (mais franchement plus cassé que blanc) des murs obliques soutenant miraculeusement un plafond polygonal. Elles nous en racontent des choses ! Elles en vantent des événements merveilleux ! Pêle-mêle et dans le désordre (en imaginant qu’il y ait un ordre) : Jean-François Michael en concert à la brocante de l’étang (avec pêche aux canards vivants, véridique !). Waw ! Je ne sais pas si c’est un lointain cousin de feu Georges Michael mais en tout cas, respect Jean-François ! Trois prénoms pour un nom de scène, la classe !

Je poursuis : une proposition de souper caritatif au profit des « Barons Vadrouilles » ! Il y a donc des barons dans mon patelin ! Quelle fierté ! Ce n’est pas tout : grand festival aux moules à queue suivi d’un tournoi de balle pelote assis (les joueurs assis, pas les balles). Bon, vaut mieux ça que des moules assises sur des balles à queues mais tout de même. Grandiose non ? Et puis la décoration vaut aussi le détour. Plein de jolis cadres, des photographies, en noir et blanc, d’artistes connus mais pas forcément complémentaires. Et c’est là que ça devient génial : Serge Gainsbourg, Fernandel, Céline Dion, Les Beatles, Mike Brant … Ca ratisse large hein.

Les grandes fulgurances entre clients sont une autre valeur sûre :
- Waiiiiss ! Maintenant, avec les plombiers polonais de Roumanie, on n’a plus de travail, ils viennent violer notre pain et manger nos femmes ! Sales étrangers !
- T’as raison Giovanni ! Et en plus, c’est à cause d’eux que le p’tit Grégory s’est noyé !
- Noyé dans la Pologne, tous des alcooliques ces Roumains.

Parfois, il m’arrive d’intervenir : « Heu, vous vous fourvoyez messieurs, il s’agit de la Vologne, pas la Pologne … Mmm … Et sinon, ne trouvez-vous pas que l’héritage culturel de Mike Brandt doit plus à ses machines à laver qu’à ses chansons ? »

En général, je tente de ne pas trop m’étendre sur ce genre de sujet glissant où les malentendus peuvent vite dégénérer en rixes populaires. Mais bon, avouez que je vous ai donné envie d’y aller au « Vilebrequin » non ? Pour les personnes intéressées par les coordonnées complètes, tarif et horaires de l’établissement, envoyez directement un mail à Radio Rectangle, je veillerai personnellement à faire suivre les infos.

Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là, je me rends quand même bien compte que je m’écarte un peu du sujet) ?

Chouette concept que ces « Nuits Plasma ». Rassurez-vous, rien à voir avec une éventuelle soirée d’égorgements rituels. Non, voyez-y plutôt une belle occasion de défouler vos globules rouges en écoutant de la bonne musique. Une sympathique initiative de l’asbl Court-Circuit et du « Pôle Musiques Actuelles Wallonie-Bruxelles ». Tout ça est donc subventionné par les pouvoirs publics mais dans ce cas, je n’y vois aucune mauvaise gestion. Que du contraire.

Plusieurs salles se prêtent au jeu : l’Atelier Rock de Huy, l’Entrepôt d’Arlon, le Magasin 4 de Bruxelles, et la plus belle de toutes : le Rockerill de Charleroi. Au menu : découvertes d’artistes underground ou plus confirmés, belges ou non, mais surtout une volonté de ne pas se cantonner à la sacro-sainte scène pop bien propre sur elle. Un maximum de styles est programmé : indie, métal, jazz, dark, etc. J’applaudis des deux mains (parce que, oui, j’en ai deux).

Au menu de ce 16 novembre : la Dark Wave de « The Breath Of Life », venus défendre live leur dernier excellent album, « Under The Falling Star ».

Ensuite, le rock « punky garage » des jeunes et géniaux « Vision 3D » (ndlr, notre photo) et en final, les merveilleusement déjantés « Das Boot ». Plus qu’un simple concert, une vraie performance théâtrale et musicale. Une séance de voyeurisme, à la fois rigolote et parfois inquiétante, au sein d’une famille mormone imaginaire. Où, visiblement, les copulations n’ont pas toujours été très « naturelles » !

Merci au Rockerill et aux « Nuits Plasma ». J’ai adoré.
Allez donc faire un petit tour sur clubplasma.be.

A la prochaine… Ou pas !


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