À la "Taverne du Théâtre" de La Louvière, vendredi 11/09/2015.
Youpikaïda ! Eurêka camarades tovaritch ! Allez zou ! Tout le monde au théâtre ce soir.
Les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell... Ceci doit évoquer des souvenirs émus aux plus anciens d’entre vous, chers lecteurs adorés.
À moi, oui. A chaque fois que je vais me repaître de Rock And Roll dans la très accueillante taverne du Théâtre de La Louvière, c’est plus fort que moi, j’ai l’impression de me transformer en Michel Roux ! Et toutes les filles autour de moi deviennent des Jacqueline Maillan en puissance.
La machine à remonter le temps s’emballe. Je suis le mari trompé (quand je suis à jeun) ou l’amant de service (quand je suis bourré) d’un vaudeville de Georges Feydeau. Les portes claquent, il y a du monde dans les placards. C’est magique !
J’aimais beaucoup regarder à la télé « Au théâtre ce soir » quand j’étais gosse. Chaque vendredi, c’était une tradition. Ce qui est cocasse, c’est que finalement je ne sais toujours pas vraiment si j’aime réellement le théâtre. Car pour moi, une pièce doit invariablement être une comédie. Avec des cocufiages à gogo, des soubrettes secrètement amoureuses de leur patron, des mégères hystériques au chignon improbable... Bref, la gaudriole dans toute sa tradition et sa ringardise aussi.
Mes visionnages juvéniles et intensifs de « Au Théâtre ce Soir » ont sans doute biaisé ma notion de ce que peut ou devrait être cet art de la scène. J’en ai certes une idée préconçue et sclérosée de préjugés. Car c’est dur, savez-vous, d’échapper aux stéréotypes en tous genres.
Je m’en suis rendu compte récemment en savourant un album de Kraftwerk sorti en 1986: « Electric Café ».
Loué en Médiathèque à l’époque, je ne l’avais plus écouté depuis. Il ne m’en restait aucun souvenir. Je me vois encore insérer le précieux objet dans mon lecteur CD. Ensuite, je pousse sur la touche « Play », voilà qui est fait. Et c’est partit : « Poum, poum tchak … Poum poum tchak … » me balance une voix robotique et synthétique dans la plus pure tradition de ce légendaire combo teuton.
Je monte le volume et décide de vaquer à mes occupations alimentaires. J’affectionne particulièrement cuisiner en écoutant de la musique. Au menu ce soir-là : verrues de cèpes des bois sur canapé de verdure. Mais non. Pas verrues. Verinnes. Je ne sais plus ! Je confonds toujours mais ce n’est pas grave, on reste dans le champignon. Enfin soit, la préparation de ce festin me prend exactement vingt-deux minutes. A l’autre bout de ma demeure, côté salon, toujours la même douce mélodie : « Poum, poum tchak … Poum, poum tchak … ».
Aucun changement, aucune cassure, aucune envolée, même pas un petit blanc (ndlr, rien à voir avec le Chardonnay qui accompagnait mes verrues/ines)
Juste « Poum poum tchak » à l’infini ! Bon sang, vingt-deux minutes de « Poum poum tchak » et ça continue ! Là je me suis dit : Chapeau les gars ! Respect et gloire à Kraftwerk. Voilà des musiciens fidèles à leurs coutumes. Des gars intègres et avant-gardistes qui n’ont pas peur d’enregistrer un morceau sans fin et totalement horripilant à en devenir fou à lier. Des artistes pour qui l’idée de tube radiophonique formaté à trois minutes trente, n’est que foutaise. Non, eux, ils osent ! Et ils osent parce que c’est Kraftwerk ! C’est Kraftwerk quoi.
En revenant au salon pour choisir un beau verre (pour mon Chardonnay, il me faut un beau verre, c’est comme ça) j’ai constaté avec effroi que j’avais malencontreusement enclenché la fonction « répétition » de ma platine CD. En boucle, concentré sur les cinq premières secondes de la première chanson. Sans commentaire.
Merci pour votre compréhension et surtout pour votre compassion.
Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là , je me rends bien compte que je m’écarte un peu du sujet).
Et Bien c’était tout bon. Originaire de la région de Charleroi, Orna est un trio power rock vraiment excitant et sauvage.
Une chanteuse toute mignonne et d’apparence fragile (mais quand elle se met à hurler, on n’a pas envie de lui chercher des poux), un guitariste de la race des héros, un batteur marteau-pilon et… pas de bassiste.
Point barre.
Le rock très lourd et sombre d’Orna est largement assez puissant pour pouvoir s’en passer sans problème.
On se prend vraiment du beau gros son (mais toujours audible) en pleine poire. Si je dois me laisser aller au jeu des cousinages et autres ressemblances, je dirais : un croisement entre Black Sabbath, Patti Smith, Janis Joplin et The White Stripes.
Un régal pour les oreilles et les yeux.
Haaaa, ce petit déhanché tout en retenue pour mettre le feu au public … Bien joué mam’zelle !
Claire meets James Nice at the Freakville offices to talk about his two labels and how...
Podcast mensuel reÌaliseÌ, programmeÌ et preÌsenteÌ par Benjamin...
Dans cet épisode de rentrée Soundtrack Of My Life, nous avons l’immense ...
La saga du rock belge qui se fume par les oreilles, programmée et racontée...
Dans le cadre de l'exposition "Le Grand Boom" (peintures, dessins, collages et...
On véhicule encore cette fausse idée que vivre de sa passion préserve...