Au "Grand Feu de Phil", Petit Roeulx, samedi 02/07/2016.
Cent pourcents des buts marqués sur pénalty ont lieu sur phase arrêtée … Cette péremptoire tirade, je l’ai déjà maintes fois extraite de mon panier à bons mots. Mais comme personne ne m’écoute ou ne me lit, on ne pourra jamais m’inculper d’auto-plagiat. Depuis 1978, et la coupe du monde en Argentine, j’entretiens une liaison assez trouble et complexe avec le football. Pour utiliser deux des adjectifs les plus coquins de la langue française (car ils s’emboîtent parfaitement, quelle que soit leur position dans une phrase), mes sentiments pour le ballon rond sont ambivalents et ambigus … Et inversement. Une sorte de relation amour/haine, joie/tristesse, chaud/froid, chien/chat, pennes/rigatoni, pipi/caca, pif/paf … La non-exhaustivité de cette liste binaire témoigne bien de mon malaise par rapport au soccer, comme disent les géniteurs de ce noble sport, soit nos amis anglais. Essayons de dresser le bilan footballistique de ma vie.
Le plus objectivement possible. Commençons par les points négatifs. Point 1 : l’élégance. Vers six ans, mes parents, dans un élan d’émancipation de ma petite personne, ont tenté en vain de me convertir au scoutisme. Déjà rebelle dans l’âme et coquet de nature, j’ai fermement refusé ! La raison : « Jamais de la vie, il est nul le costume des scouts ! Surtout leurs courtes culottes ! Moi, je veux m’inscrire au football ». Et la semaine suivante, j’effectuais, sous la risée de mes nouveaux petits coéquipiers, mon premier échauffement dans un ridicule short de gymnastique trop petit. Point 2 : la saine camaraderie. On a raison de dire que le foot rassemble les gens. J’ai souvenir d’un classico Standard-Anderlecht en 1984 …
Mon ami Pirlouit Kidneytank (qui m’accompagnait à l’époque) et moi-même en vibrons encore. C’est surprenant ce qu’un supporter peut supporter (drôle ça, non ?). Malgré le passage d’un tsunami de gentils tifosis bruxellois quelque peu exaltés et jouettes sur un congénère liégeois (le tout agrémenté de tapes amicales customisées aux tessons de bouteilles), ce dernier, après s’être péniblement relevé en recrachant son sang, a quand même trouvé l’énergie d’hurler : « Allez les rouuuuucccccchhhhh ! ». Respect ! Point 3 : la compétition. Ma carrière de « footballiste »
s’est étalée sur environ dix ans. Soit autant d’années de lustrage de banquettes en attendant mon hypothétique entrée sur le terrain. Lassante est la vie d’un réserviste. Pourtant, un jour, j’y ai cru. J’avais tout donné à l’entrainement. Mais quand le sélectionneur, en me fixant dans les yeux, m’a dit (en pointant de l’index un autre joueur) : « Je prends lui ! », j’ai compris que l’heure de ma retraite avait sonné. Point 4 : la reconversion. Après cet affront, j’ai tenté de trouver un second souffle par le biais du football en salle. Mais l’achat de godasses « bon marché » et surdimensionnées a eu raison des ongles de mes deux gros orteils. Ne jamais lésiner sur le matériel. Finalement, mon parcours au mini-foot s’est achevé au poste de gardien de but. Après un coup franc brillamment détourné à l’aide de ma testicule gauche, j’ai définitivement raccroché les gants. Voyons maintenant les points positifs. Point 1 : la fête. Cela reste merveilleusement convivial, le foot. Je me vois encore, au centre-ville, torse nu et en pantoufles, en pleine farandole après la victoire de la Belgique contre L’Espagne au « Mondial 86 ».
J’en profite pour faire un petit aparté au sujet de nos amis espagnols. Comment voulez-vous que nos frères toréadors se sentent heureux et épanouis dans un pays plombé par une formation politique aussi pessimiste que Podémos ? Jugez vous-même : « Olé les gars, alors ça roule ? Bof, podémos, podémos …». Eloquent non ? Point 2 : le Subbuteo.
Soit le plus beau jeu miniature de simulation de football au monde. Autre chose que Fifa machin truc et les approximations informatiques du même acabit. Une vraie merveille. Avec mon tovaritch tchétchène, Etienne Manox (de son vrai nom Igor Emmanuellovitch, il avait changé de patronyme juste pour avoir le plaisir d’entendre ses compagnons de guindaille dire : « A la tienne Etienne le tchétchène ! »), nous en avons passés des après-midi à refaire les championnats du monde entier. Une période heureuse et insouciante de ma vie. Point 3 : la géographie. A peu de frais, le football vous ouvre une fenêtre sur le monde. Et pas simplement pour remettre au diapason les piliers de comptoir des nombreux estaminets avec grands écrans et « happy hour » bière blonde à chaque but des « Diables Rouges ». Ceux-là mêmes qui n’ont pas eu la chance d’avoir une mappemonde quand ils étaient petits et qui vous balancent sans sourciller : « L’Euro de foot, c’est vraiment pour les caïds ! Même le Brésil ne s’est pas qualifié ! ». Non, je vous parle d’une vraie culture géographique qui en jette en société. Sans la feue coupe des clubs champions (devenue depuis « Champions League » pour faire plus « in »), je n’aurais jamais eu vent de tous ces jolis patelins aux sonorités romantiques et bucoliques dans le cas de Rovaniemi, bestiales et presque sexuelles pour Olomouc et Bytom ou encore quasiment vomitives pour Atvidaberg !
Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là , je me rends quand même bien compte que je m’écarte un peu du sujet) !? Continuant dans ma logique d’éclectisme à tout va, je me suis, cette fois, rendu à une « Garden Party ». Une sorte de barbecue concert. Tous les étés, mon ami Phil Looseneitherhigh a la chouette idée d’inviter un groupe dans son jardin. Cette année, c’était le duo Air D’ô qui s’y collait. Une chanteuse et un guitariste. Au menu : des reprises acoustiques de chansons françaises. Vraiment sympa à voir et à écouter. De grands classiques revisités en mode minimale (mais solidement bien joués et interprétés) : Bashung, Dick Annegarn, Lavilliers … Mais aussi des titres moins évidents et que l’on redécouvre agréablement. Comme ce « Je suis sage comme une image » de Lio. Un morceau que j’avais trouvé stupide lors de sa sortie (1982) mais qui prend une autre dimension avec la voix chaude de Doris, la chanteuse d’Air D’ô. Et là , comme par magie, on se rend compte que les paroles n’étaient pas connes du tout finalement.
Allez donc faire un petit tour sur leur page « facebook » pour vous en rendre compte par vous-même :www.facebook.com/airdoduo. A la prochaine … Ou pas ! Cz, 04/07/2016
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