Monsieur Pchik a testé pour vous le « Dark Winter Festival ».
Au Foyer Culturel de Wanze, le 18/01/2020.
Gabriel Matzneff, je suis de tout cœur avec toi. Sincèrement, je te plains. Je comprends ta douleur mon pauvre gars. Je vis le même malheur que toi, caramba ! Bon, comprenons-nous bien, je ne parle pas de la récente mise à l’index de ta production littéraire. Mais de quelque chose de plus pénible et qui me touche également. J’ai nommé : le cauchemar de causer dans le vide. Car il n’y a rien de plus éprouvant, pour un grand penseur, que de ne pas être entendu, écouté, d’être incompris, inaudible, … Une insoutenable torture, camarades.
Moi-même, à l’instant, chers lecteurs adorés, je sais très bien que vous n’existez pas. Donc à quoi bon cette vaine débauche de fulgurances en tout genre ?! Hein ?! Mis à part quand je rédige une reconnaissance de dettes, personne ne me lit ni ne me résonne. Triste constat.
Notez que ce n’est pas nouveau cette abominable sensation de solitude interactive. Déjà tout petit, j’implorais ma brave tata Graziella d’arrêter de me mitonner des chicons cuits. Cette sale manie qu’elle avait de les faire baigner dans leur jus, le tout saupoudré d’une pincée de sucre. Affreux. Moi qui les rêvais braisés ! Je l’ai suppliée des milliers de fois de mettre un terme à ce supplice culinaire. Rien n’y fit. Elle resta sourde à mes prières. Détail amusant, c’est quand j’ai finalement décidé de me lancer, fourchette au clair, dans la téméraire ingurgitation de ces humides endives, qu’elle a subitement stoppé net la confection de cette fade mixture. Sourde la bougresse, certes, mais une tata un tantinet contrariante.
Bref, toi aussi Gabriel Matzneff, tu as enduré de semblables cruelles épreuves. Toi qui, toute ta vie, n’a cessé de clamer haut et fort, dans tes écrits et les médias, ta passion inconditionnelle, active et addictive, de la pédophilie. Personne ne t’a pris au sérieux. Ca a dû être vachement frustrant quand même. Pas un, ou si peu, de tes interlocuteurs (et il y avait du beau monde) pour te trouver, ne fût-ce que légèrement, « borderline ». Au contraire, beaucoup (carrément réduits à l’état de groupie) te définissaient comme un exquis libertin sentimental ! Mais saperlipopette, ils auraient surtout dû tendre une oreille attentive quand tu te dépeignais comme un subtil mélange entre Dorian Gray et Dracula. C’est fou quand même ! Faut croire que ton pouvoir de persuasion n’était vraiment pas ton point fort … Sur les adultes en tout cas. Et quand, au même moment, Michel Sardou se faisait allumer pour son classique « Les Villes de Solitude », on a du mal à comprendre la différence de traitement. Enfin, comme dit ma mère, Sardou, ça doit s’écouter fort … Et Alain Chamfort, doux ... Merci maman pour ce ludique et incongru intermède mais revenons à nos gesticulations. Dans sa chanson donc, Sarfort raconte l’histoire d’un gars qui veut violer des femmes … Bon, chacun ses hobbys … Mais c’est une fiction, ça plait ou ça plait pas, c’est cela la liberté d’expression. Il ne mérite pas le bagne.
Le Matzneff, lui, c’est autre chose. C’est purement du journalisme de terrain. Du vécu. Un exhaustif plan détaillé de la journée parfaite du pervers professionnel. Un peu, pour ceux qui s’en souviennent, comme les publications des éditions Atlas des années septante : « L’art de décorer sa table », « L’art de recevoir », « L’art de restaurer le bois », « L’art de l’horlogerie », « L’art de jardiner » … Avec le Matzneff, on est carrément dans « L’art de tripoter les gosses avec élégance ». Grandiose, ce gars a réussi à élever le viol au niveau de l’orfèvrerie ! Heureusement, tout semble s’arranger. Il aura fallu le temps. Pour paraphraser mon tonton Raymond, moitié dyslexique et moitié refoulé : « Il y a belle levrette qu’on aurait dû sonner le branle moi de combat ». Gabriel Matzneff, nous t’avons enfin compris ! Te voilà , en définitive, justement réhabilité. Non, tu n’es pas un divin libertin … Tu es … une grosse merde.
Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là , je me rends quand même bien compte que je m’écarte un peu du sujet) !? C’est le ciboulot rempli de nostalgie que je me suis rendu à Wanze. Des souvenirs d’une époque, début 1990, où la « New Wave », au sens large, était toujours un genre populaire dans l’air du temps. La province de Liège n’était d’ailleurs pas en reste pour proposer des festivals et des groupes très intéressants. Il me revient, pêle-mêle, le « Black Celebration Festival », et des bands comme « Casual Sanity » ou « Vox Populi ». Beaux souvenirs que tout ça. Depuis, ce courant musical est retourné à la confidentialité de l’underground. Une culture parallèle pour passionnés. Il faut donc une bonne dose de courage et d’audace pour maintenir le mouvement en vie et programmer une affiche 100% « Dark » en Belgique francophone. Pascal Guisse et son équipe de mélomanes ont parfaitement relevé le défi. Organisation au top, judicieux choix de salle (parking aisé, acoustique, sonorisation pro …) et un beau succès de foule. Niveau affiche, des confirmations : « The Arch », efficace et élégant avec un crooner gothique au chant et deux guitaristes bien en place et complémentaires.
« Dageist », le duo nordiste est toujours aussi communicatif et fédérateur. « Kezdown », sorry je les ai loupé … M’en voudront pas, ils sont très sympas. De belles découvertes aussi : « White Coal Addiction », une « Cold Wave » tendue, entre « The Cure » (pour le son de guitare) et « The Sound » (pour le côté sauvage et désespéré).
« Eryx London », délicieusement indomptable avec leur chanteuse punkette sur-vitaminée. Et pour finir, les italiens (comme leur nom l’indique) de « Der Himmel Uber Berlin ». Une belle claque. Un guitariste inspiré, un son grandiose et des compos un peu dans la lignée de « Christian Death » des débuts. Sur leur playlist, deux reprises à priori inconciliables, Stygmata Martyr de « Bauhaus » et I Will Follow de « U2 » … Mais au final, ça passe ! Du grand art. Vive l’hiver et le « Dark Winter Festival » camarades tovaritch. A la prochaine … Ou pas !
Cz, 23/01/2020
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