À "L’Os A Moelle", Schaerbeek, mercredi 30/03/2016.
Lundi 21 mars 2016. Neuf heures onze du matin. Courcelles, petite entité francophone de Belgique. Environ 30.000 habitants. Fait notoire : record absolu du nombre de cafés ou autres tavernes plus ou moins salubres au mètre carré. Principalement concentrées sur la place dite « Du Trieu », aussi appelée « Place du Marché ». Une bonne chose en soi, le Courcellois ne mourra jamais de soif. Personnalité importante : Jean Jacques Rousseau, génial réalisateur bêtement et mortellement fauché par un abruti motorisé sur le trottoir d’un bar (voilà , on y revient) de la perpendiculaire nord-ouest de la dite « Place du Trieu ».
A Courcelles donc, on ne meurt pas de soif, certes, mais on peut mourir quand même. Tenez-le vous pour dit (notez que pour brouiller les pistes, la petite gazette locale s’appelle le « Tant que vive », déroutant non ?). Autre célébrité locale : Loïc Nottet. Jeune émasculé gesticulateur, pur produit des télés crochets du genre la « Nouvelle Star ». Malheureusement pas encore trépassé à ce jour.
Mais la vedette incontestée du terroir, c’est toi : l’employé du guichet 4 de la poste de Courcelles. Hoooo toi ! Je ne sais pas ton nom mais si je devais t’en trouver un, j’éplucherais l’almanach des petits gratte-papier zélés Khmers rouges ! Ceux-là même retranchés derrière la phrase choc : « Moi, je ne fais que mon boulot, suis pas responsable ». Caramba, je suis colère. Rapide retour sur les faits afin de vous expliquer les raisons de mon courroux. Lui : « Ticket numéro 347, s’il vous plait ». Moi : « Bonjour Monsieur, voilà c’est pour cette belle boîte cartonnée grand format. Voyez-vous, j’adore envoyer des cadeaux par courrier. C’est mon côté rétro ». Lui : « Rétro ? Vous voulez dire quoi ? Que je suis plus capable ? Que je suis dépassé ? Pas qualifié ? Que sans vous je serais au chômage ? C’est ça ? N’importe comment ! A ce compte-là ! ». Moi : « Mais non, pas du tout, loin de moi cette idée. Enfin soit, je peux acheter cette boîte malgré que c’est un spécimen ? ». Lui : « Un spécimen ? M’avez l’air d’en être un beau de spécimen vous ! Un spéciman carrément ! Hahaha, suis vraiment drôle ». Moi : « Oui, vous êtes irrésistible … Bon, pour la boîte ? ». Lui : « Mais vous voyez bien qu’elle est déjà pliée Monsieur ! Vous devez la remettre ou vous l’avez trouvée et en prendre une à construire soi-même ». Moi : « Voilà , c’est ce que je voulais dire en parlant de spécimen ». Lui : « Arrêtez avec vos super héros maintenant ! Et remettez bien la boîte à sa place ! C’est pas comme ça qu’elle était rangée ! ». Moi : « Dites-moi mon brave, en rue, quand un ballon rebondit devant votre automobile, vous freinez pour la baballe ou pour le gosse qui suit derrière ? ». Lui : « Heuuu … Je ne sais pas moi ! ». Moi : « C’est marrant, je m’en doutais un peu ». Une petite voix dans la file derrière moi : « Ne vous emportez pas messieurs, voilà , j’ai rangé correctement la boîte ». Sans l’intervention de ce brave quidam, jusqu’où aurait été cette stupide joute postière ? Mardi 22 mars 2016. Neuf heures onze du matin. Courcelles … Je me sens anéanti. Comme quand, dans certains moments de grande solitude, j’envoyais des sms à mon père décédé (j’avais gardé son numéro dans mon répertoire). Un jour, j’ai fini par avoir une réponse. Je n’ai pas osé répondre. Le nouveau propriétaire du numéro certainement … Ou peut-être pas… Toi, le commis borné, j’espère sincèrement qu’il ne t’est rien arrivé. Que tu n’as pas dû assurer un intérim à la poste de Bruxelles. Que tu n’as pas dû prendre le métro. Et toi, le salvateur médiateur de la veille, tu ne te rendais pas à l’aéroport hein ? Et toi aussi Loïc Nottet, même si je ne viendrai jamais te voir en spectacle, je m’inquiète pour toi. Je m’inquiète pour vous, nous … Tout le monde.
Et le concert dans tout ça me direz-vous (oui, parce que là , je me rends quand même bien compte que je m’écarte un peu du sujet) !? C’est joli une « petite » salle bien remplie (dans les 200 personnes). Surtout du genre de « l’Os à Moelle » de Schaerbeek. Un environnement café-théâtre intimiste et chaleureux. Parfait pour And Also The Trees et leur heureux public.
D’ailleurs, en passant, « L’Os à Moelle » ne va pas bien financièrement. La fermeture pure et simple est malheureusement envisagée. Cela serait bien dommage. Les souscriptions sont possibles pour renflouer les caisses. Allez jeter une oeil du côté de : www.osamoelle.be. Niveau musique, les « Trees » ont une nouvelle fois été magistraux. Bon sang, que tout ça est beau. J’en ai réellement pleuré de joie. Ce n’est pas courant, mais ça fait du bien. Un line-up différent des dernières représentations. En effet, pour la première fois depuis les débuts du groupe, un deuxième guitariste épaule efficacement Justin Jones. Il est également chargé des interventions de clavier ou de clarinette. Un bon renfort. La set-liste nous propose un large éventail des plus grands morceaux du groupe (Virus Meadow, Slow Pulse Boy, Shaletown, Dialogue …) et presque la totalité du dernier album : « Born Into The Waves » (dont la tonalité générale peut un peu faire penser au « Laughing Stock » de Talk Talk dont les frères Jones sont fans absolus). Le tout interprété avec une intensité dramatique et une urgence que seul un chanteur comme Simon Jones peut atteindre.
J’ai voulu leur en faire part après la représentation, mais j’ai balbutié comme un gamin. And Also The Trees reste définitivement un groupe à part. Peut-être ce que les années 80 ont accouché de meilleur (ca n’engage que moi et le cosmos sait bien à quel point j’aime cette décennie). Et pour conclure, dites-vous bien ceci mes tovaritchs : sans les arbres, on est foutu. A la prochaine … Ou pas !
Cz, 12/04/2016.
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