Au Roma à Anvers et à l’AB à Bruxelles. Vendredi 20/09/2019 et mardi 24/09/2019.
Mes chèr(e)s petit(e)s lectrices et lecteurs adoré(e)s mais surtout imaginaires, me revoici ! Vous pensiez être débarrassés de mes fulgurantes fulgurances mais caramba et saperlipopette, encore raté ! Cette interruption dans ma carrière de chroniqueur frustré correspond pile-poil à mon entrée dans l’année zéro de mon deuxième demi-siècle (qui devrait logiquement durer moins longtemps que le premier). A cinquante balais et autant de râteaux, il faut savoir faire une pause et, par la même occasion, le point.
Je me suis donc retiré quelques mois dans un couvent pour jeunes filles, passant le plus clair de mon oisiveté à méditer sur le sort, qui s’annonce funeste, de l’humanité. Il m’est bien sûr venu quelques idées qui pourraient aider le monde à s’en sortir. Par exemple, dans un souci de privilégier les circuits courts, je me suis dit que le tourisme sexuel était définitivement à proscrire. A l’instar du boycott de la consommation de tomates espagnoles, de steaks argentins ou de divans suédois, privilégions les produits locaux, camarades ! Finis les polluants et hautement toxiques allers-retours aéronautiques à Bangkok pour taper le carton avec un « Lady Boy » concupiscent. Restons à la maison et favorisons le terroir. Une piste pour y arriver à peu de frais : l’inceste ! Voilà une solution intéressante pour tous les déviants libidineux mais néanmoins écologistes (l’un n’empêche pas l’autre, attention). Ca retend (si j’ose dire) les liens familiaux mis à mal par la dictature de la société de consommation hédoniste et de plus, l’emprunte carbone reste limitée à son camarade de jeu.
Je rigole évidement, c’est juste que pendant ma retraite improvisée, j’en ai profité pour me replonger dans la lecture jubilatoire de quelques vieux « Hara Kiri » et autres « Charlie Hebdo ». Vestiges d’une époque où l’humour pouvait vraiment décaper et déraper sans risquer l’écartèlement en place publique.
Bref, la mère supérieure de mon refuge momentané a moyennement apprécié et m’a finalement chassé comme un lépreux en phase terminale. Vous pouvez donc la remercier pour avoir quelque peu anticipé mon retour aux affaires ainsi que pour la transition qui va suivre. Car de mère supérieure à sœurs de la pitié, il n’y a finalement qu’un petit lien hiérarchique que nous pouvons allègrement contourner. Oui, je suis donc encore allé applaudir les Sisters Of Mercy. Et alors ? Si j’aime bien, moi ! En plus, cela m’a permis de redécouvrir un moyen de locomotion dont je n’avais plus eu la jouissance depuis belle turlute. J’ai nommé : le train. C’est vraiment bien le train. Sauf si on le rate. Ca a l’air con comme ça, mais ça ne pardonne pas. C’est fou le nombre d’heures qui sépare le dernier tortillard de nuit de la première micheline du matin. Un gouffre interminable.
J’ai vécu un enfer. En plus, à partir de minuit, les toilettes de la gare centrale de Bruxelles sont verrouillées. Vous comprendrez mon double embarras.
A la jeune fille qui m’a croisé dans les escaliers de la voie numéro deux, vers 23h45, alors que je me soulageais maladroitement du trop-plein de bière blonde ingurgitée quelques heures plus tôt, je demande honteusement pardon. A la police belge, toujours élégamment absente à ces heures de potentiel réel danger, je dis merci. Une contravention n’aurait fait qu’ajouter à ma médiocrité urinaire. Aux balayeurs qui m’ont réveillé dans la salle des pas perdus en me susurrant à l’oreille : « Missio, toi ti li dois pas dirmir ici, nous firmi li portes di li gare », je dis que je ne leur en veux point d’avoir bafoué mon droit d’asile, je les comprends mieux maintenant. Enfin, au chauffeur de taxi qui m’a initié à la notion parfois abstraite de « faites-vous sodomiser en toute connaissance de cause dans la joie et la bonne humeur », soit 45 euros pour un petit trajet de 10 minutes Bruxelles/La Hulpe (là où j’avais trouvé un gîte pour la nuit). Le tout avec le sourire, le taximètre déconnecté (connecté, j’en aurais eu pour 50, encore merci, vraiment, doucement avec la vaseline svp) et en rappelant que « Uber », eux, ce sont de « vrais » voleurs (faut saisir la nuance entre vrais et faux voleurs hein), je dis respect ! Du grand art. Comme quoi tout peut passer avec un abord sympathique et surtout si on n’a pas trop le choix.
Et le concert dans tout ça me direz-vous ? Oui, parce que là , je me rends bien compte que je m’écarte un peu du sujet.
Commençons par la survitaminée Amanda Palmer, ex-chanteuse des géniaux Dresden Dolls.
Seule au piano et accessoirement au ukulélé, la belle nous balance une série de tranches de vie. Des chansons intimistes parfois très longues. Une certaine connaissance de l’anglais s’impose pour saisir le sens et surtout ses très (trop) nombreux commentaires (c’est fou le nombre de « tuiles » qu’elle a pu recevoir dans la vie) ponctuant ou introduisant ses compos. Au final, un chouette concert malgré les longueurs, dans un cadre génial : le Roma à Anvers, un ancien théâtre/cinéma reconditionné. Au passage, un scoop : les Dresden Dolls vont se reformer, c’est Amanda qui l’a dit, alors …
Trois jours plus tard, je me refaisais les Sisters.
Je m’attendais au brouillard habituel et aussi malheureusement à la même bouillie sonore que lors de mes précédentes expériences, mais que du tout nenni ! Miracle ! Je ne sais point si Andrew Eldritch a viré son responsable lumière, mais c’était d’une clarté remarquable. Ajoutez à ça un groupe en grande forme avec deux guitaristes qui s’amusaient vraiment et un leader charismatique qui semble avoir arrêté de fumer, que demander de plus pour un néo-quinqua (je n’étais pas le seul dans l’assemblée) ?
Merci aux sœurs de la pitié pour cette belle messe. Amen.
A la prochaine... Ou pas !
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