Monsieur Pchik a testé pour vous : « Une Lockdown Party »

// 13/01/2021

Par Mr Pchik

Vendredi 31/12/2020 – Samedi 01/01/2021
Quelque part mais je ne vous dirai pas où.

Olala mes amis, quelle soirée ! Quel réveillon ! Une tuerie si j’ose me permettre.
Faut que je vous explique. Avec une centaine de mes camarades « complotissss », nous avons décidé de fêter la passation de pouvoir entre 2020 et 2021 dans le style « revival » d’orgie romaine.


Enfin, c’était l’idée de départ. Finalement, nous nous sommes plus inspirés de ce grand classique du 7me art qu’est La Grande Bouffe (Marco Ferreri, 1973). Sauf qu’à la place de se foutre en l’air en s’explosant le foie, on a opté pour les bronches, au sens large. Mais attention hein ! En suivant de notre mieux les judicieux conseils des experts « épidémiologissss ». Créativité, réinvention et résilience comme mots d’ordre. 
Bref, une relecture totale du concept. Jugez plutôt via ce petit résumé de la fiesta.


*19H : Arrivée des convives. Embrassades « à la russe ». On s’engorge goulument en raclant bien les glaires avec la langue. Vous me direz ce que vous voulez, ça crée des liens puissants.

*19H30 : C’est l’heure de porter un toast. La boisson choisie est la fameuse absinthe rouge.
La bien-nommée « Absinthe Tomatique ». En plus de sa couleur, elle diffère de sa cousine « fée verte » par le fait qu’elle vous murge la tronche comme ce n’est pas permis et ce sans que vous ayez un seul symptôme visible d’ébriété. Surprenant non ?

*20H : l’absinthe tomatique commence son travail de désinhibition. L’ambiance monte d’un cran. Allez ! Tout le monde tout nu pour un grand combat de catch dans la confiture de pangolin.

*20H30 : Ouverture d’un nouveau tonneau de 100 litres d’absinthe tomatique et c’est parti pour un délirant concours de lancer de nains. Bien évidemment on ne touche ni à Simplet, ni à Grincheux, c’est uniquement Atchoum qui déguste. Faut rester dans le thème. Au passage, un grand merci à la société « Corona Glass 24/24 » pour leur célérité. En effet, un de nos réveillonneurs perclus d’envie de bien faire et d’exaltation festive a malencontreusement envoyé son Atchoum au travers d’une des vitres de notre local dûment hermétique et confiné. Et nous sommes bien d’accord amigos, une « Lockdown Party » qui se respecte ne supporte aucun appel/courant d’air.

*21H : On ne se sent plus. Une grosse rasade d’absinthe tomatique et en route pour l’élection du plus beau déguisement de la soirée. Dans ma saillante mais néanmoins près du corps (ce qui est géométriquement contradictoire) combinaison de « Super Contaminateur », je l’emporte de justesse devant mon dauphin (ndlr, forcément) : le facétieux et un tantinet plus clownesque : « Coronagugusse ». Je suis fier de moi.

*21H30 : un autre ludique petit jeu bon enfant. Le fédérateur « Qui veut vendre la mèche ? ». Rien à voir avec un quelconque appel à la délation. Non, nous sommes dans le basique domaine capillaire. Celui ou celle (plus dur) qui réussit à plagier au mieux la « coupe » d’Yves Van Laethem a droit à un extra d’absinthe tomatique. Tant que j’y pense, meilleurs voeux au lobby des coiffeurs (peu revanchards pour le coup) désoeuvrés et toute notre gratitude pour nous avoir soufflé l’idée.

*22H : Test à l’aveugle du vaccin anti-covidus. Au choix, eau plate, eau bénite ou vin rosé à l’antigel piémontais. Pas évident de différencier les deux flottes mais unanimité sur le pinky pinard. Comme quoi un « complotisssss » n’est pas forcément daltonien. Ca ne fera pas avancer l’immunité collective, mais ça mérite d’être signalé.

*22H30 : Miam miam, une bonne grosse dinde à la chloroquine.

*23H : Le trou normand. Tournée générale d’absinthe tomatique.

*23H30 : Farandole et confettis. Mais achtung carambatchoum ! Ces putains de confettis ont préalablement tous été désinfectés au gel hydroalcoolique ! Quel boulot et quelle intendance hein ! Autre chose qu’un hôpital de campagne nomdichtoum ! Bon, malheureusement, ça colle, cette glue purificatrice. La mixture obtenue s’est agglomérée en sortes de grosses boules de pétanque. Mais pas grave, ça nous a rappelé le bon vieux temps où il y avait encore de la neige et les batailles qui vont avec. Et dire que Greta Thunberg a raté ça !

*24H : Bonne année ! Vive le feu d’artifice. Mention spéciale à l’amicale des artificiers au chômage qui nous a gracieusement fourni le matos légèrement modifié. Des jolies fusées bleues, vertes, jaunes, rouges et surtout sol-air à tête chercheuse pour exploser tous les drones de la police locale qui nous gâchaient la vue nuptiale de l’an neuf. Tant qu’à faire, on a aussi vitrifié quelques chauves-souris. Juste retour des choses non ?

*24H30 : On se refait plein de bisous baveux et c’est partit pour la soirée dansante. Je vous livre ici l’essentiel des morceaux plébiscités. Prenez-en bien note. Ils pourraient, j’en ai peur, encore être d’actualité dans un an.


Alors, ça part dans tous les sens, mais c’est bien connu, nous les « conspirationissss », on voit le mal partout.

Voici :

1) Serge Lama : « Je suis malade » (incontournable).
2) Gaston Ouvrard : « Je ne suis pas bien portant » (plus qu’une simple chanson, un vrai dictionnaire médical. Tous les symptômes du Covidus compilés et répertoriés).



3) Depeche Mode : « Shake The Disease » (ca détend).
4) And Also The Trees : « Virus Meadow » (pour les vrais mélomanes grippés).
5) Iggy And The Stooges : « I’m Sick Of You » (parce que c’est toujours la faute d’un autre).
6) Peggy Lee : « Fever » (il y en a toujours un peu).
7) Joy Division, un beau triptyque mais à savourer obligatoirement dans cet ordre : Transmission – Incubation – Isolation.
8) Et pour saupoudrer le tout, la majorité des grands classiques de The Cure bien sûr.


A la prochaine… Ou pas ! 


Photo by Jakob Owens on Unsplash

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