… Mais bonnes fêtes quand même !
Aujourd’hui, chers lecteurs adorés, point de gaudriole musicale. Non, en ces temps de rigueur budgétaire, d’austérité monétaire, de serrage de gueules et de ceintures, de grèves à gogo, de "Raymonde Commando" et j’en passe et des moins bonnes, votre dévoué abonné n’a pas le cœur à la rigolade. Au contraire, il se sent tout raplapla, tout largué, tout périmé … Et c’est pas juste.
Car enfin nom de Vishnou (une divinité assez calme pour l’instant, ne prenons pas de risques inutiles avec le cosmos), pourquoi doit-on, sous peine de se faire passer pour un sénile ringard, jeter à la poubelle ce qui fonctionne toujours bien ? Hein ? Dites un peu.
Pourquoi devoir me séparer de mon superbe lecteur data-cassettes sous prétexte qu’on n’en fabrique plus, des cassettes, et que maintenant on sauvegarde toutes ses photos de vacances sur une clé de Hesbaye (ndlr, merci à Philippe Genion pour cette géniale fulgurance. J’aurais tant aimé la trouver moi-même. A lire dans son chef d’œuvre : « La Grosse Chronique, Volume 2 » aux éditions du Basson) ?
Et pourquoi je dois virer mon rutilant mange-disque orange fluo en parfait état, soit disant parce qu’on ne trouve plus les aiguilles pour lire mes 45 tours « Walt Disney » (vous savez, ceux où il y avait un joli son d’harpe pour nous inviter à tourner la page du beau livre d’images qui accompagnait le tout) ?
Et tant qu’à faire, pourquoi je ne peux pas recalculer mes courses avec mon boulier compteur ? Hein ? Parce que je fais chier les ménagères dans la file du supermarché c’est ça ?
Et quand je commande une pizza 5 saisons (oui, il faut voir grand dans la vie) en frappant sur mon tam-tam, pourquoi il ne vient pas le livreur ? Parce que je suis obligé d’utiliser un téléphone, un portable, une tablette, un iPad ou que sais-je encore comme nouveauté au nom barbare ?
Et pourquoi il tombe en panne une heure avant la date d’expiration de sa garantie mon écran plat ? Hein ? Rhhaaaa, je suis colère !
L’obsolescence, qui plus est quand elle est délibérément programmée, est un fléau, un crime contre l’humanité. Et plus particulièrement la mienne d’humanité finalement.
Et même dans son appellation faussement poétique et inoffensive de "désuétude planifiée", elle reste plus dangereuse que la peste noire, je vous le dis. Désuétude planifiée, je vous en foutrais moi des désuétudes planifiées. Vous voyez votre médecin de famille vous annoncer un cancer généralisé par : « Et bien mon brave, vous souffrez, heu non que dis-je, vous êtes l’heureux propriétaire d’un "gros bobo partout partout".
Bien sûr, chers petits disciples narquois, vous allez me rétorquer que je fais mon inadapté. Que nenni ! A l’instar de ses capacités corporelles, Monsieur Pchik peut aussi faire preuve de souplesse intellectuelle. D’ailleurs cette histoire de pizza me rappelle Fella. Ah Fella, plantureuse créature méditerranéenne au tempérament de braise. N’ai-je pas fait preuve de toutes les souplesses avec toi Fella ? Jusqu’à ce fatidique souper en tête à tête dans ce pittoresque restaurant transalpin. Tes courbes obusières positionnaient mon trouble au comble du summum de son pinacle. J’en perdais mes mots : « Heuuu bondjorno ombrè. Voilà , nous prendrons … Heuuu … Allez … Vous voyez, des espèces de grandes crêpes là . Allez, je reviens plus sur le nom, des grandes crêpes avec des choses dessus là . Heuuu, allez, ça ressemble à des cerises sans noyaux … Et pour boire vous nous servirez plus ou moins un litre de … Heuuu …. Rhhaa, je sais plus … Mais si hein ! Un liquide rougeâtre à base de raisins et d’antigel. Toi capichè ou pas ? ».
Bien sûr, il a fait exprès de ne rien comprendre ce fourbe. Et toi tu ne m’as jamais pardonné cette momentanée et bien futile perte de self-control. Tu m’as jeté comme mon mange-disque, comme mon data-cassettes. J’étais pourtant toujours en parfait état de marche. Mais à tes yeux j’étais devenu obsolète et désuet. Un coup de poignard m’aurait fait moins mal. Mais bon, on se console comme on peut. A l’écoute des informations de ce matin, il y a des gens qui vivent certainement des moments plus durs que les miens. Licenciements secs par ci, licenciements secs par là … Pauvres camarades syndiqués, vous aussi alors, obsolètes je suppose ? Et ne me dites pas que ce n’était pas prémédité, prévu, programmé.
Mais sachez que vous n’êtes pas seuls. Monsieur Pchik compatit à votre douleur. Et d’ailleurs je suis contre les licenciements secs. En effet, il est toujours préférable de bien arroser ça pour mieux faire passer la pilule.
À la vôtre et bonne année. Quand même !
Monsieur Pchik
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