Andy, dis-moi oui

// 15/06/2015

Par Catherine Colard

Week-end sur les chapeaux de roue pour la bridesmaid la plus plébiscitée de Belgique.

Après les copines qui repeuplent la planète, voici venu le temps des rires et des chants dans les champs: mes copines se marient. Marche nuptiale à Marche-les-Dames, messe en si à Messancy, bal en do à Balmoral, farandole à Bandol et kasatchok à Bangkok; je suis une loque pleine de cloques. Une jolie petite loque en plumetis délicieusement froissée. Quand on aime, on ne compte pas les mille et les miles.

C’est que mes mariées préraphaélites pîpeulekke de l’an 15 donnent le « la » de la teuf de meuf qui en veut. N’avons-nous pas appris depuis notre première Barbie « Princess Power » à nous méfier du prince charmant comme du parabène sous les aisselles? Se faire passer la bague au doigt par le premier freluquet venu au lendemain d’une maîtrise en droit financée par papa-maman serait désormais un social faux pas rédhibitoire pour nous, belles blogueuses lifestyle exilées au Japon, décoratrices d’intérieur holistiques ou attachées de presse adeptes du full-contact avec ou sans enfants. Touchées de plein fouet par le syndrome Angelina, nous avons bien éclusé la trentaine, sommes finalement financièrement au top et ne sommes plus à un pretty sex-prince près.

Nos mariages seront donc, selon la presse accréditée ou pas, LES événements du printemps, offerts en pâture et en prémices aux futurs fashion festivaliers présents sur Pinterest. Et à Dour. Ou à Coachella, à Glastonbury, aux Ardentes, à Sziget. Voire aux Eurockéennes et au Microfestival. Dans mon jardin en Birkenstock.

Liesse et liasses à part, n’oublie pas que nous sommes aussi adeptes de la simplicité. Très sans chichis ni tralalas. On se colle la bague et le Magic Pass au cou en Bontongs, Lourdbourins ou Repettro. La déco florale sera inspirée du catalogue Gaultier, mais une yourte au fin fond de Brooklyn fera l’affaire pour consacrer notre love story. Voire une roof party à Bierset Airport ou une plage sauvage dans le Jura. Sic. C’est comme tu le sens, puisque l’Amour est dans le Pré et que sa fête doit nous ressembler.

Sitôt sonnés les douze coups de minuit sous la lune et les lampions, les lanternes célestes envolées et l’apéro orgasmique servi sans tabou dans des Mason jars, c’est la couronne de fleurs un peu molle et la Camel au bec que l’executive mariée passera derrière les platines. Avec un mix champêtre d’électro manouche mâtiné de Tame Impala revu par la Lana del Rey locale en version orchestre de chanvre. C’est l’heure un peu dingue où on peut ressortir les mamys pliées en deux depuis midi sur un mandala aux épices d’ici et les nains fringués en « Bébés à Papa, Maman la Bonne et moi ».
Et les ex à la traîne. Ils (re)demanderont ta main. Elle est grassouillette.
La faute au food truck de Tomorrow, man.

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