S’il y a bien une chose immonde en ce bas monde, ce sont les volées d’escaliers*. Plus épouvantables encore: les ascenseurs en alu. Je conspue ces « Masterpieces of modern horror » dont je ressors inéluctablement dans tous mes états. En sueur et en cheveux, avec sous ces derniers des relents de wouhouhouhouhou en apesanteur, de Drakkar Noir et, surtout, de « plus jamais ça ».
Je déteste sortir en boîte. Je hais tout autant entrer dans ces boîtes emblématiques de l’angoisse moderne. Non pas que je souffre d’ascensumophobie ou du syndrome Madame Musquin. Mais les promiscuités glauques non choisies et l’idée de me retrouver coincée en huis-clos avec un ou, pire, plusieurs inconnus dans une cabine d’ascenseur me donnent envie de me suicider illico au fipronil. Mais je me soigne.
D’ordinaire, j’aime pourtant bien surprendre les importuns à coups de "bonjours" intempestifs, singulièrement lorsque ces charognards m’ignorent ostensiblement. Oui, môssieur, j’ai été élevée à la campagne, moi, et je suis restée vieille France. Mais pas dans les ascenseurs. Avec toi, les GENS auxquels je n’ai rien à dire, pas même la moindre envie de commenter la participation en hausse à l’élection de Poutine ou l’héritage sang pour sang à la baisse de Laura et David, histoire de meubler le grand vide qui s’ouvre sous mon 36 fillette.
Ni musique d’ascenseur (encore une merveilleuse légende urbaine que j'aimais tant), ni de Miles, ni de mélodies en sous-sol pour flatter ma paresse d’avoir esquivé les escaliers. Seul, entre mes oreilles, le martèlement strident du carnage annoncé, façon Dents de la Mer.
Prendre une grande inspiration et mon mal en patience.
Entrer en apnée pour mater ma psychose.
Regarder les chiffres défiler à l’envers.
Accomplir ma tâche avant l’ouverture des portes.
Remettre un peu de rouge à lèvres.
Et, enfin, larguer les amarres dans un grand bain d’hémoglobine giclant au ralenti le long du couloir de l'Overlook Hotel.
*Je sais que mes amis atteints de handicaps moteurs ne me tiendront pas trop rigueur pour cette modeste allégorie sans prétention. Vous avez tellement plus d’humour que moi.
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