A peine rentrée de mes tribulations estivales, d’aventures en aventures, me voici déjà confrontée à une nouvelle mode aussi urticante qu’un solo de flûte de pan par un clone de Gheorghe Zamfir en poncho qui gratte made in China. Exit les licornes, les flamants roses, les ananas-cactus et les t-shirts Levis! Nos rues et nos campagnes subissent une nouvelle espèce invasive trop cute: le lama. J’en suis malade. Complètement. Parfaitement malade. C’est moi tout craché. Et quand moi fâchée, moi toujours faire ainsi...
Lama is the new licorn. Nouvelle icône de la planète mode et déco instagrammée, le lama prolifère depuis l’hiver dernier. Cet été, le camélidé colérique sud-américain, qui n’en demandait pas tant, a littéralement envahi les plaines festivalières et les collocs de blogueuses à la vitesse d’une MST. Décliné à l’infini en sweats, coussins-peluches-linge de lit, cocktails à pailles, écharpes d’alpaga (son cousin plus chic), fanions d’anniversaire, badges, tatouages ou jouets sexuels régressifs, le lama (ou lama glama) est pourtant tout sauf glamour.
Un peu de retenue, que diable, bougres de faux jetons à la sauce tartare! Ce serait pas le Pérou. Est-ce une coïncidence si soudain tout le monde aime à la folie cette médiocre bestiole pseudo-ruminante qui n’a jamais su choisir son camp entre mouton et chameau ? A un mois des élections (élections communales et provinciales belges, le 14 octobre), serait-ce un cygne? Non, un lama. Rien n'arrive par hasard.
Rien de rien ne prédestinait pourtant cet animal atrabilaire à devenir LA mascotte de la rentrée. OK, un lama c’est mignon. Au Pérou. De loin. Dans la brume. Après une cure chamanique. De près, il a l’air tellement con qu’il pourrait presque en être attendrissant. J’ai dit « presque ». Dans la vraie vie, un lama ça pue et c’est pas gentil. Sauf ceux qu’on drogue à la barbapapa pour faire joli sur un t-shirt rose ou dans une fête de mariage people (on en a vu). N’oubliez pas que cet arbre à chats sur pattes ne doit sa notoriété abusive qu’au Capitaine Achibald Haddock, avec lequel je partage quelques sans-gènes.
Si d’éminents spécialistes en marketing de la mode affirment que la lamamania répond à la tendance néo-folklorique autour de l’Amérique latine, avec ses flonflons de pompons, son chili sans carnE, ses broderies moches, ses gros sourcils et ses totebags à l’effigie de Frida Kahlo (qui n’en demandait pas tant), je m’insurge. Je fomente. A l’instar de Tintin, grand révolutionnaire belge, qui pour la première et dernière fois de sa carrière de papel, quittait son éternel pantalon de golf pour un jean brun dans « Tintin et les Picaros ». On nous c(r)ache tout...
C’est que je me fais de la bile pour la biodiversité dans nos villes en cette funeste rentrée 2018. Mais l’injonction « healthy » à ingurgiter des mixtures composées d’une régurgitation de vomi verdâtre, acide et nauséabond fait toujours fuir ma cible jusqu’à trois mètres de distance.
Donc, je reste zen. N’écoutant que mes potes Dalaï, Serge et Delon, je vous invite à faire un geste pour la nature, quitte à ce que ce soit un geste d’agacement pacifique digne de la loi du talion: crachez en prior sur le premier mérinos mal peigné qui passe. Ou passez-le à la plancha. Cha-cha.
Photo by Phil Henrion
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