Je me suis toujours méfiée de Carlos et de son regard libidineux. Plus encore de son fourbe corolaire, le big bisou. Non, pas le patin franc et fougueux, fût-il baveux. Je parle de l’angoissant bisou phatique que l’on échange machinalement, avec sa cohorte de miasmes dégueulasses. Merci chère pandémie, tu auras eu au mois ceci de cool : sonner le glas du gluant bisou gras.
Serait-ce la fin de cette manie horripilante de claquer la bise au premier chien avec un chapeau – et plus singulièrement à moi ?
Je déteste franchement que de presque inconnus me fassent un poutou à chaque coin de rue, à tout bout de champ, sous prétexte de tradition ardente ou de rituel social. C’est bien là que j’ai enfin trouvé l’avantage number one de ce fichu virus : (presque) plus personne ne vient coller sa joue pleine de germes, voire sa bouche avariée, à la mienne.
J’ose espérer que cette bonne habitude barrière sera perpétuée dans le monde d’après ! #jesuisnobisou, na !


Je ne suis pourtant pas hypocondriaque. Ma phobie du street bécot n’a, à l'origine, aucun lien avec l’échange de petits microbes entre amis. Par contre, j’ai en horreur les contacts physiques rapprochés avec des gens que je ne connais pas ou peu. Sauf si c’est consenti, évidemment : je ne suis pas plus frigide qu’atrabilaire. Outre la promiscuité gluante qu’impliquent les baisers volés à la va-vite, ces léchages de peaux intempestifs me sont d’autant plus angoissants qu’ils sollicitent trop d’acuité de la part de mon pauvre cerveau.
On commence par tendre la joue gauche ou la droite ? Combien de fois convient-il d’amalgamer nos mâchoires, selon la région où l'on se trouve ? Avec ou sans bruit de succion ? Comment éviter le télescopage de lunettes et, surtout, de se choper un chewing gum dans les cheveux ?
Ca fai(sai)t quand même beaucoup de paramètres à gérer pour un geste aussi banal. Sans compter qu’une fois sur quatre, ça se termine par un frôlage de bouches malaisant pour les deux parties.
Alors qu’un délicat baise main sans contact sur le gant désinfecté de ta suzeraine suffit évidemment à me témoigner ta courtoisie, ton admiration, voire ta dévotion sans faille ni germe funeste. 
Que diantre, calmez vos ardeurs.
Bisou de loin.
Photo by Mia Harvey on Unsplash


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