C’est le printemps et c’est trop mignon. Déjà , les paysages, les trottoirs, accotements et riants talus voient fleurir de-ci de-là nombre de jolis crocus dodus d’une toute nouvelle espèce. Les 4×4 blancs.
Des 4×4 immaculés, d’une blancheur pure et juvénile, prêts à scintiller sur l’asphalte des grandes villes tels les cristaux Swarovski de la robe à ‪Rihanna‬. Si blancs, si rutilants que j’en pleurerais presque, éblouie que je fusse par celui qui, fièrement exposé sur mon chemin ce matin (entre la route et le vide), m’éblouissa autant qu’il m’obligeat à faire un dangereux pas de côté et m’assaillit dans le même temps de 4 questionnements existentiels. Une fois.
Pourquoi le 4x4 en ville?
Pourquoi le 4x4 blanc?
Pourquoi le 4x4 blanc en ville?
Pour qui le 4x4 blanc en ville?
Conçus à l’origine pour la chasse à l’arrache dans les dangereuses savanes africaines, puis adoptés par les ruraux qui bossent dur dans la vraie vie et la vraie boue, les véhicules tout-terrain en ville sont pour moi des paradoxes sur pneus. Chers, polluants, encombrants et moches, ils rôdent désormais à vue sur le bitume, cornaqués d’autorité par de sombres parvenus, le plus souvent en planque derrières vitres fumées et lunettes de soleil. « Dis-moi dans quoi tu roules des mécaniques et je te dirai qui tu es. » Dans ma grande mansuétude, je m’aventure pourtant à imaginer, au volant de ces horreurs sur latex, des ados grisonnants attardés, ex-fans d’Indiana Jones, devenus des hommes. Des vrais. Des avec une Visa Infinite et encore quelques rêves à exhiber. Comme aller écouter (oui oui) David Guetta en VIP à Tomorrowland. Parce qu’avoir du pognon, c’est une chose. Encore faut-il savoir le montrer.
Mais un 4x4 blanc? What the freak?
Ce carrosse taillé sur-mesure pour les amazones des temps modernes rêvant d’arpenter le catwalk du pavé sans se prendre les talons dans la gadoue me laisse perplexe. A moins de devoir rejoindre la Station Princesse Elisabeth en express pour traquer Alain Hubert, affoner un Martini dry avec James B., sauver un bébé phoque avec BB ou rendre un bref hommage à Michel Berger dans le Paradis Blanc, restons un pneu sérieuses, les filles.
Le blanc sied aussi bien à la fonction rustique et sauvage du 4x4 qu’à une salopette de garagiste, au gros rouge qui tache ou au vrai chocolat. Miam. Que je préfère natures. Parce que le blanc, c’est salissant. Et ne me dites pas que le 4×4 blanc, finalement, c’est un peu la féminité qui gagnerait du terrain. Les stéréotypes, on le sait, ont la peau bien plus dure qu’un pare-buffle ou qu’un pare-chocs, fût-il siliconé. Alors...
Ô fière héroïne dans ta pétaradante licorne obèse qui nous toises du haut de tes grandes roues, je ne te hais point. Mais elles tournent, les roues, sais-tu? Au-delà des goûts et des couleurs, ne serait-il pas temps, dans une société où se la péter plus gros, plus long, plus haut que le voisin est signe de réussite, de réviser tes valeurs à la hausse? B.a.-ba du civisme en milieu urbain, sensibilité écologique, toussa. Fût-ce haut perchée sur tes Louboutins. Mais kaki dans le caca.
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