Peau d’âme


// 24/11/2020

Par Catherine Colard

Y a plus de saisons. #noël - autant dire l’hiver - est officiellement ajourné. Déjà que #printemps et #été étaient tombés à la trappe sans prévenir, obsolètes avant d’avoir dévoilé le moindre poil de peau d’âme. Il n’y a plus de saisons, non. Me reste ma robe couleurs du temps. Ceci qu’il fait, celui qui lasse, le temps hors du temps.

OK, il reste les canoniques saisons de Vivaldi. Les fruits et légumes de saison. Et les saisons du bulletin météo ou de l’almanach de Matthieu Laensberg - celui de Liège - qui dévoilait les influences des astres sur le cours des choses humaines tout en prodiguant des conseils pratiques, des histoires et des anecdotes sur les affaires du temps. Mais de quel temps, dis ? Calendrier de l’Avant ou de l’Après ? Il n’y a plus d’après. Plus d’après-demain. Plus d’après-midi. Il n'y a qu’aujourd’hui.

Autant manger tout le chocolat et m’en essuyer les doigts sur ma fabuleuse robe de Demy-mondaine. Et baver un peu sur mon masque en peau d’âme avant qu’il soit peau de chagrin.
Rattraper le temps qui court, court, qui nous rend sérieux. Qui change les plaisirs.



À l'heure qu'il est, j’enfile ma robe aux couleurs du temps las pour oublier le temps qui passe. Pas besoin de Fée des Lilas, de baguette magique ni de carrosse tuné. Sous les scotchlights des tropiques et sans demy-mesure, sur l’écran noir de mes nuits banches, je me fais mon cinéma à 24 images seconde.

« La saison, c’est le temps des émotions » (Ryoko Sekiguchi)

Photo by Caroline Minor Christensen on Unsplash

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