Reines et Rois, reprenons du poids de la diète

Comme l’écrivait, très peu ou prou, un certain P. Verlaine à son pote et éditeur L. Vanier, « Mon cher Lecteur, maintenant que voici passée la trêve des confiseurs, recausons un peu... mais pas de bonnes résolutions. En attendant, me voilà bon(ne) prince(sse), et parlons bonnes choses. »

A moins d’avoir été happés par une autre dimension depuis une semaine, vous avez dû, vous aussi, digérer la pâtée annuelle des Top 10 (voir mon précédent édito) et autres gras bêtisiers en mode best-of qui ont dégouliné sur nos flat screens en cette période de bombance obligatoire. Le plus top agaçant des Tops 10 restant sans doute le classement cul-cul la praline des meilleures bonnes résolutions light pour la nouvelle année.

C’est toujours la même chanson. Au milieu des reliefs de la fête et dans l’odeur froide des mégots de janvier, une certaine presse sucre inlassablement les fraises en nous repassant les mêmes plats que l’an dernier: empressez-vous de prendre soin de vos petits corps meurtris, bande de kamikazes de la vie. Et surtout (dé)culpabilisez au plus vite, avant les soldes, pour ce trop plein de vide trop bien emballé/consommé.

Keep calm! Chez Rectangle, les résolutions molles du premier se sont déjà fait la malle dans un camion benne avec les derniers effluves du sapin magique.

Pris de tremblements incontrôlés à la seule idée de ne diffuser que de la musique allégée, vos kamikazes de la détox radiophonique ont bien bûché pour vous fourbir quelques belles galettes sans obligation d'achat ni restrictions de goûts.

En 2014 votre oreille a chopé la petite fève rectangulaire et nous avons adoré enrichir votre chair humaine.
En 2015, nos nouvelles attentations pâtissières vous laisseront, tels un lustre, baba.

Moi qui n’ai pas de fils, sinon spirituels, je citerai enfin Lord Chesterfield dans une missive adressée au sien:
«Prenez avis de ma conduite ; faites vous-même le choix de vos plaisirs et ne vous les laissez pas imposer. Suivez la nature et non la mode ; pesez la jouissance présente avec ses suites à venir, et laissez votre bon sens faire le choix.»

Post-scriptum doux-amer
Je dédie ce feuilleté à Framboisier, qui s’est taillé pour rejoindre ses copains et (plus sérieusement) certains des nôtres au paradis des musiciens sans prétentions. Musclés ou pas, vous ne serez jamais de bons petits soldats.

Cat