Diktat du KDO, OK

Samedi 19 septembre. J’ai acheté un joli manteau en laine vierge signé par un obscur styliste scandinave. Bientôt, la Foire d’Octobre va déployer ses parfums de calories, son si joli manège vintage et ses bruits de fureur au coeur de Liège. Il y a des signes qui ne mentent pas. C’est l’automne, jamais à la traîne avec ses 1001 bonnes ou très mauvaises raisons de faire la fête.
Et de raquer.

Les décos de Noël sont déjà en rayon et Mark Z., mon dealer planétaire d’amis oubliés, de voisins d’enfance, de neveux bretons, tontons d'Amérique, ex, cousins, cousins d’ex, ex-collègues et exhibitionnistes à foison, me rappelle chaque matin que: « toc toc Catherine, you have x events today ».

Anniversaires, non-anniversaires, pendaisons de crémaillère, pendaisons d'ex, vernissages de voisins (dont des ex), mariages, enterrements de vie de jeune fille (je meurs), baby showers (non, baby, ceci n’est pas une douche), départs à la retraite ou au chômage, défilés de mode datés, divorces ou changements de sexe(s), la célébration de l’ego n’a plus guère de frontières que celles de mon découvert.
Et plus on a d’amis plus la note est épicée.

Imagine all the people
Sharing all the world
I wonder if you can...

Merci John.
Je me demande si tu peux toi aussi imaginer cinq potes nés le même jour de fin de mois, dont un est DJ tatoué en Thaïlande, l’autre allergique au gluten et les suivants je ne sais plus. Quatre copines se mariant dans l’année, en Toscane, dans le Wisconsin, à Charleroi ou à Bratislava. Sans oublier bien sûr les deux baptêmes "pique-nique urbains" dont je suis la fée marraine colporteuse de macarons au champagne bio.
Le tout dans le désordre et le fouillis des emballages cadeau DIY trop choupi.

Ca frise la banqueroute glissante ou, à la moindre radinerie, le suicide (réseau) social. Du coup, bonne copine, je me dois aussi d'envoyer un petit bouquet bobo chic à mon salaire trépassé et à mon banquier en burn-out.

Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi, très très CHER ami lecteur. La gratuité de mes sévices rectangulaires rimant avec activisme anti-Moroseland, j’ai ce soir vendu un rein sur eBay, hypothéqué mon loft mérulé sur AmaZone, lancé une campagne de crowdfunding pour la réédition de mes photos en soirées déguisées so 80’s et spammé mes 3543 amis Facebook pour une cagnotte Leetchi à 10 chiffres.

Avant de m’exiler dans Laforêt. Car quand on fait le tour, le total de mon amour c’est...