Yoni soit qui mal y pense

// 15/03/2020

Par Catherine Colard

Ce matin, j’ai reçu un e-mailing vantant les effets bénéfiques de l’oeuf de Yoni sur le blues des dames déjà à bout de confinement. Je ne suis pas de pierre. Sans tabou, et puisque c’est bientôt Pâques, j’ai testé pour vous.

Je commencerai en précisant que l’oeuf de Yoni ne s’ingère pas du tout par la bouche, non non. Evitez donc d’engorger les urgences, merci.



L’œuf de Yoni, appelé « œuf énergétique » par les initié(e)s, est en effet un bidule ovoïde en pierre précieuse ou semi-précieuse qui se glisse dans le vagin avec ou sans mouillettes triangulaires. Miam quoi. Grâce à ce caillou, la femme se reconnecterait à sa féminité, mais pas que. Outre de calmer l’anxiété qui nous fait frôler l’overdose de chocolats belges, le dispendieux ovotide ratisse bien plus large. Et ça c’est important car, quelle que soit notre configuration, on a rarement UN seul problème dans la vie. 



Si cela semble difficile à gober, les pouvoirs occultes de l’oeuf de Yoni aident notamment à capter le dernier flacon de gel hydro-alcoolique inutile avant le gougnafier qui en a déjà dix en main pas propre. Il te procure par ailleurs l’ivresse sans le flacon et même sans amis, et ça c’est salutaire en cas de grande solitude. Oeuf de bon goût, il annule les concerts de Jul, les mauvaises odeurs au cerveau, les stylistes ongulaires et autres fashionistas/tos du lange et du PQ. Il prévoit en outre un retour viral de la Coke en Stock, du Lotus bleu et des Bisous de la Castafiore.

L’oeuf de Yoni, c’est un peu les 7 Boules de Cristal sans les fistules. Civique, altruiste et sans concupiscence aucune, mon sacré coco captive surtout du baume au coeur et éventuellement un peu de l’argent liquide vomi après les fucking lockdown parties, en renfort aux artistes de tous bords, intermittents, commerçants ou éboueurs. Et toussa.



Résultats définitifs et garantis en 48 heures, même dans les épreuves spasmodiques les plus désespérées. Remboursement de l'œuf de Yoni par la sécurité sociale ? Ce paradigme ne me semble pas surévalué et je ne suis pas contre. Mais à distance raisonnable.

Il serait tout de même dommageable, en ces temps anxiogènes, de renoncer aux plaisirs simples de la yoniphilie, qui n’est pas une maladie honteuse, pas plus que la magopinaciophilie. Même si évidemment vous pourriez aussi vous débarrasser des emmerdements à distance et dans l’instant par le truchement d’un marabout de ficelle pyxiatélophiliste.

Bonne nouvelle : pas de confinement pour les podcasts. Le cabinet médium de Radio Rectangle soigne plus que jamais vos récepteurs auditifs et vos coeurs, où que vous soyez. On ne vous promet pas la réparation de votre chauffe-eau par télépathie. Juste, comme l’oeuf de Yoni, de la tendresse, de la sérénité et de la musculation interne.


Pourvu que nos podcasts vous TOUCHENT.


BISOU

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