Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur

// 17/10/2016

Par Catherine Colard

Sans se demander si elle n’avait pas mieux à faire un samedi soir, votre dévouée s’est aventurée dans un lieu de perdition où je ne m'étais plus compromise depuis des lustres: la blo-go-sphère.

Phosphorescente, les joues en feu allongée sur un lit de mouchoirs usagers, j’ai une fois de plus payé de ma personne pour décrypter à votre intention les tendances interlopes du lifestyle et de l’ultramoderne coolitude. La vraie blogosphère, évidemment, pas celle des néo-bobos DIY et autres poètes fauchés qui voient encore en Internet un lieu de découvertes, de créativités et de bastons. Non non, plutôt celle qui se mesure les fesses entre twerkeuses contourées, celle qui fuck les rides à 19 ans et shoppe des i-trucs à tour de bras entre deux billets sponsorisés.

Entre deux QUOI?
Non non et re-non, les billets sponsorisés, dans le monde enchanté de la blogosphère, ne sont pas des éco-chèques ou des allers-retours Bruxelles-Paris en Thalys payés par ton gentil employeur. Moins encore le Win for Life que papy t’offre chaque année à la Saint-Nicolas, parce qu’on ne sait jamais.

Quoique. Je me suis laissé dire par une amie journaliste mode et beauté qu’un billet sponsorisé sur un blog, ça rapportait bonbon et que la bogossesphère ne connaissait que très peu la crise. D’accord, ce n’est pas la prime de fin d’année de Liliane Bettencourt et la plupart des blogueuses/eurs ne craignent pas, je crois, le kim-jacking. Et pourtant.

Comme il n’y a pas de sot métier, je me pris soudain à rêver d’une vie nouvelle à la hauteur de mon ego, plus glamour et rémunératrice, où je côtoierais les stars du peeling et où je gagnerais en deux heures, contre quelques lignes mal torchées et suffisantes, ce qu’un éboueur gagne en un mois. Sauf s’il joue à l’Euromillion à Bruxelles, mais ça c’est une autre histoire.

Afin d’éprouver ma plume et mon honnêteté intellectuelle, j’ai décidé de frotter mon talent aux grands annonceurs du luxe en me commandant mon propre billet sponsorisé. Que je me facturerai bientôt très cher à moi-même en regard du nombre de likes et de conversions online.

Au début, j’avais à vrai dire quelques réticences sur la camelote. J’ai bien failli me renvoyer par retour de service presse le produit que je m’étais moi-même posté par recommandé. C’est que je suis comme ça, moi, un peu comme Diego, libre dans ma tête, une vraie petite punk des temps modernes. Mais j’ai vite changé d’avis. Ce truc est incontournable, si chic et pas cher. Et il va avec tout ton dressing en toutes occasions. Pour te dire, ma belle, mes copines me l’envient et mes "hateuses" l’ont adopté sans rechigner du chignon.

La presse « nationale » me pique d'ailleurs déjà mes idées de placement produit et ce matin, je me suis payé un chèque à trois zéros. Je m’aime. Mes lecteurs m’aiment. Mon annonceur m’aime. Mon banquier a un début d’érection.

La preuve ici avec le podcast de « Focus Monster Brolcast Miam: une heure avec le Prix Nobel de l'Entrepreunariat sous et contre-culturel de Seraing Haut, avec Benjamin Schoos au micro de Serge Coosemans et de Philippe Kwak Coicou. »
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Freaksville, Radio Rectangle et Benjamin Schoos, sa vie, son oeuvre et sa clique est ici.

Et comme une blogueuse n’est jamais mieux servie que par ses annonceurs, je rappelle en passant à B.S. que je kiffe grave tout ce qui peut être qualifié de rémunération en nature. Comme les voyages à Dubaï, les sacs en faux cuir, les soirées VIP dans des snacks asiatiques. Et les instants volés qui n'ont pas de prix.



#kisskiss #unefilleenor

Pics: Francois Mercier

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