L'humour en héritage

// 12/01/2015

Par Catherine Colard

Le 7 janvier 2015 restera une date marquée à l'encre sombre dans la mémoire des Freaks, évidemment amoureux de libertés et prestes à se jouer des tabous. La liberté de rire de tout et de penser léger ont pris de sacrés coups dans l’aile. Hips! C’est un peu de notre enfance et de son indispensable insouciance qui s’est barré avec ces grands gamins indécrottables, ces éternels potaches iconoclastes, si modestes, si lucides et tellement lumineux.

Tour à tour incrédule, ahurie, choquée, puis révoltée et bouleversée, j’ai vite griffonné quelques vannes dans mon petit Moleskine rouge. Sans doute par habitude, je l’avoue, mais plus certainement pour cacher ma colère derrière mon stylo bille trop bavard.
« Avec la pudeur du désespoir », dirait l’un. « Mais l’humour ça n’est pas toujours drôle », disait l’autre. Un certain Monsieur Wolinski.

Je me suis d’abord, une fois de plus, étonnée de cette faculté tellement humaine de pouvoir, le temps d’un bon mot, d’une chanson ou d’un dessin, court-circuiter la raison pour prendre quelque distance avec l’absurdité et le tragique. Quelle ironie!
Puis je me suis vite émerveillée de ce précieux instinct de survie qui nous aide à botter le cul au non-sens et aux fâcheux fanatiques donneurs de leçons. Avec ou sans éclats et même la gorge et les poings serrés.

De sinistres crétins ont buté les bouffons du rire sans concessions, de l’enthousiasme sans compromis et de la générosité sans bassesses. Et des meilleurs. Fuck!
Je ne sais pas si je suis Charlie, mais ce ptit con a dû tremper un peu de son ADN dans le mien, au détour de quelques secousses vitales et salutaires. Un drôle d’héritage qui n’a pas de prix, et une richesse qui reste à partager sans compter.

Cette semaine, Rectangle, à sa façon très freaks, aura à coeur d'arroser cette semence et cet état d’esprit qui nous mettent en joie au-delà des polémiques opportunistes. Parfois, on se dit que notre douce folie a du sens et que nos arguments, aussi légers soient-ils, en ont plus que les kalachnikovs.

Comme les terroristes n'aiment pas tellement ceux qui ont du plomb dans la tête, on est assez fiers de leur annoncer la sortie ce lundi du nouvel album de Jacques Duvall qui, lui, « ne se prend plus pour Dieu ».

Mardi, Benjamin Schoos revient au piano, mais cette fois pour une émission culinaire faite de vraie chaleur humaine, improvisée dans la cuisine du poète et chanteur québécois François Guy. Un type dont le dernier album s’intitule « Je préfère le bonheur » ne peut qu’être un hôte très fréquentable.

Et comme la Freaks team aime décidément prendre quelques libertés avec une pop culture parfois un peu trop tiède, nous ouvrons grand nos pages virtuelles au flegme punk de notre ami Brian Carney (Android 80, Ufo Goes Ufa, Totally Wired). Un artiste aux mille facettes qui nous livrera ici les planches inédites de « The Mr Sunnyshine Chronicles », son comic minimaliste bourré d'humour so british.
Mais c’est en anglais? Oui, démerde-toi. Et surtout sois curieux!

Merci les gars

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