En ce week-end de la Saint Zombies, j’avais décidé de nous exporter, mes formidables tribulations dominicales et moi-même, loin de ces vulgaires fêtes sponsorisées par le lobby des dermatologues. Je me suis envolée, telle un oisillon fragile lâché sans ailes ni filet dans la cage aux lions, vers les cieux possiblement plus cléments de La Capitale. Comme si c’était moins pire ailleurs. Mon petit côté sado-maso, me direz-vous.
Toujours est-il que j’y ai découvert mille fois plus creepy que tous vos enfants moches pendus à ma chevillette. Dans la famille « Halloween c’est tous les soirs », j’appelle le barman de La Capitale.
Mais que dis-je? Le « barman » a déserté cette jungle hostile qu’est La Capitale depuis la sortie de l’iPhone 2! Il a laissé la place d’honneur derrière le zink aux néo-serveurs ès mixologie et autres baristas freelance.
Le temps d’un instant, je me suis pour autant sentie en terre pas si inconnue que ça dans la Grande Ville. Ma naïve provincialité fut même presque rassurée devant le chapelet familier de devantures illuminées à la fausse craie sur peinture couleur ardoise. Comme à Brooklyn il y a 20 ans. Et dans ma ville provinciale de taille moyenne depuis un an ou deux.
N’écoutant que ma soif de découvertes, c’est donc à la faveur de la Happy Hour et le front haut que je pénétrais cet univers impitoyable qu’est « Le Bar à la Mode de La Capitale ». Si vous n’êtes pas dépressif en y entrant, vous le serez en en repartant.
Spot incontournable depuis (un mois) que les blogueuses influentes de La Capitale en ont fait leur cantine so cute, le troquet s’est de toute évidence approprié une ancienne boucherie. Dans son jus un peu gras, la déco hésite entre loft post-glaciaire Christian Balesque et brocante vintage revisitée par un designer hyperactif de 5 ans. De l’ex-boucherie restent quelques sympathiques crochets sanguinolents bricolés en porte-manteaux. Et l’accueil frigorifique.
Le Belgla Café est plein comme un oeuf bio depuis que son rooftop est fermé pour cause d’heure d’hiver et de suicides collectifs encore non élucidés malgré l’intervention de Tintin et de Pierre Bellemare.
Sous un éclairage évoquant tantôt un hôpital psychiatrique de l’ex-RDA tantôt le Fukushima Sushi Self-Service, je me faufile discrètement, tant que faire se peut, entre fauteuils dépareillés, planches de skate abandonnées, tribus à poussettes au bord de la rupture et tables en formica squattées par des étudiants en journalisme 2.0 attirés par le Wifi gratuit plus que par le sourire de la crémière.
Car m’y voici. Telle Moïse fendant une mer de Spritz (psaume 74), j’atteins soudain le Nirvana, nez à nez avec un poisson à la chair estimée. J’ai nommé le bar(man) Vous me suivez?
Ce bel être joli tout plein, ma foi plutôt décoratif, affiche un capital sympathie horripilant à la hauteur de sa pilosité bien entretenue. Il lève un sourcil soigné. Me toise de pied en cap. Regarde par la fenêtre de son bocal. (Re)prend la pose. Pense à autre-chose. Quel suspense! Mille questions s’imposent alors à la provinciale en apnée que je suis.
Dans le désordre:
La barbe,quoi.
D’autant que, Wifi gratos aidant, Phil Collins vient de m’annoncer en MP son retour tambour battant pendant que Kev Adams me convie à une chasse privée au sanglier.
Et la musique dans tout ça? C’est une autre histoire.
Dans ce vacarme excessivement stressant, je me dis: la pression, mieux vaut la boire que la subir.
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