« On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille ». Ni son prénom.
L’autre soir, le JT de la télé belge pré-célébrait l’inauguration de Mons 2015, Capitale Européenne de la Culture (faut-il le rappeler). Le journaliste tendait son micro aux enfants pour récolter leur avis avisé sur la chose, alors que le prénom de chaque gosse était soigneusement incrusté à l'écran sous sa tête blonde ou rousse ou brune ou chauve. Kywélys, Ausséane, Maïkeul, Oféllïanne, Mayaïs et leurs amis s’extasiaient à coups de « rhôôô trop beau ».
Ce florilège de petits noms dignes d’un mot « compte triple » au Scrabble me plongea soudain dans un maelström onomastique abyssal. En moins de 3 minutes, me voici transportée dans un univers étrange peuplé de gens aux prénoms bizarres empruntés à une novlangue évidemment incompréhensible.
Allo, Igor et Grichka?
Sommes-nous victimes d'une déchirure du continuum spatio-temporel?
Aurais-je malencontreusement omis de copier-coller une chaîne humanitaire sur Facebook ou foiré un rituel satanique en l’honneur d’Azraël?
Et si les nouveaux horaires des trains m’avaient catapultée à l’époque où la révolution russe invitait les jeunes parents à puiser dans une liste de prénoms politiquement et idéologiquement corrects - Elektrifikatsia, Pofistal et autres Vykraznar?
Ne cède pas à la facilité ma vieille.
Avoue-le, tu n’es qu’une nostalgique d’un temps que les moins de ** ans ne peuvent pas connaître. Une ère pas si lointaine où l’on se prénommait de facto Aline (pour qu’elle revienne), Cécile (ma fille), Sébastien (parmi les hommes), Catherine (Deneuve?), Sylvie ou Pierre, Paul, Jacques.
Point.
C’est bien simple, quand on était p’tits, les invités de Maritie & Gilbert Carpentier « s’appelaient presque tous Michel, Polnareff, Jonasz, Delpech, Michel Fugain, Michel Berger, et Michel le Forestier ». Peu d’imagination dans le faire-part de naissance, cher Bénabar.
Vieille mais pas réac, certaines créations contemporaines aux sonorités rares m’écorchent pourtant les yeux et les oreilles. Mon grand coeur saigne, pris d’un élan de sympathie pour ces innocentes, et je les mets toutes dans le même berceau, victimes de jets de cailloux dans la cour de récré et d’instits dépressives au même endroit.
Fils de bobos mangeurs de quinoa (de qui?) adeptes des méthodes freudiennes de l'association libre entre vintage désuet et exotisme biodégradable.
Fille de fans de tuning et de téléréalité, affublée dès ton premier cri d’un pseudo de star du X voire du R’n’B.
Futur(e) héritier(ère) de footballeur, affublé(e) dès ta première vareuse D&G d’un pseudo de star du R’n’B voire du X mais en plus bling bling.
Descendants d’ex-chefs scouts en serre-tête et velours côtelé, au prénom tellement composé qu’il n’entre même pas dans un seul tweet.
Rejetons de Marketing Associates 2.0 hypermotivés par la possibilité d’avoir un impact immédiat sur leur Klout en brainstormant sur un first name qui fait sens mais sonne comme une marque de déo sans paraben.
Elfes roses nés dans un monde virtuel où même les licornes sont en plastique et chient des paillettes fluo.
Je vous ai compris!
Enfin, je crois.
Ivre, elle (moi) fait un texto/SMS Ã sa (ma) psy. B-atriss.
Sa fille # me répond. C’est quoi encore ce vieux blaze?
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