« Un seul footballeur vous manque et tout est dépeuplé », écrivait Lamartine, trop vénère de n'avoir complété son album Panini 1820. A quelques jours du Mondial de Foot, les cours de récré se transforment en boîtes échangistes. Et que je te déballe ma pochette surprise, et que te colle mon ket en double dans ton tableau de chasse. Fini le #foodporn, revoici le #footporn.
Que diables ! Roland-Garros a tout juste amorti ses doubles que le grand racket du foot en carton prend la baballe au bond. Pour quelques ronds, tu peux te procurer un bête album blanc dont tu DOIS remplir les 628 cases vides avec des stickers représentant les footballeurs, vendus à 0,90 centimes la pochette de cinq de préférence par les enseignes de la grande distribution. Le but étant finalement de dealer sur les réseaux soucieux tes doublons avec tes potes paniniphiles et la complicité de tes parents.
Comme le disaient les frères Panini : « no pain no gain ». Autant de créativité désintéressée convoquée pour nourrir l’imagination de "nos" enfants en leur imposant ce mini-jeu du stade, quoi de plus fascinant? Sinon les bouées licorne et la série "Champion".
ALBUM. DOUBLE. BLANC. Je n’ai pas encore cédé au nouvel herpès facebookien consistant à partager les pochettes des dix albums musicaux qui ont changé nos vies. Il est vrai que mon number one manque cruellement de contraste visuel en .jpg. Pourtant, ces deux mots me parlent: White Album. Une cover vierge et vernie dans laquelle je devinais parfois mon portrait psychédélikado sage comme une image, et pourquoi pas une esquisse fragmentée de mon avenir de révolutionnaire en chambre. La pochette une fois ouverte, un montage photo black and white des Beatles me regardant de leurs 8 yeux dinguement complices dans les miens. Je me découvrais à chaque tour de platine un peu « Catherine my dear », « Julia » ou « Sexy Sadie ». Un album inspirant qui colle à l'âme, sans message ni interprétation trop évidents, sinon les nôtres, à l’infini.
Mais ne bottons pas en touche avec nos silly albums inclassables. Il est ici sur Radio Rectangle, dans les salles de concerts et sur les festivals, des collectionneurs compulsifs sans classeurs ni classements et des joueurs hors-compétition non étiquetés.
Mettez-les dans vos petits papiers. Créez vos propres cahiers sans petites cases (comme l'ont fait Alex et Sian Pratchett ou Tschutti Heftli, j'adore).
Puis dévorez, sur un banc, un vrai panini qui colle au corps.
Illustration: collage de Miam Monster Miam/Benjamin Schoos, en vente ici avec un certificat d'authenticité signé par l'artiste et daté.
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