Pat quoi

Cette semaine, votre subtile et élégante chroniqueuse rectangulaire mais pas toute droite a testé pour vous... la Saint-Patrick.

Mardi dernier c’était en effet la fête du Saint Patron des Irlandais et de tous les autres pochetrons un peu partout dans le monde.

Tu habites Dublin, Brooklyn, Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch (« l'église de sainte Marie dans le creux du noisetier blanc près d'un tourbillon rapide et l'église de saint Tysilio près de la grotte rouge » mais en gallois) ou Patacouille-Saint-Lambert (qui signifie littéralement « carrément dans le trou du cul du monde au détour de l’odorante friterie au pied du terril gris abandonné par magie » en liégeois de mon quartier)?
Tu t’appelles, en vrac, Sébastien (Patrick, mais Sébastien aussi), Modiano, Juvet, Timsit, Bruel, Chesnais, Swayze, Topaloff, Fiori, Duffy, Poivre D’Arvor, Sabatier, Vieira, Préjean ou Bertrand?

Sache qu’à la Saint-Patrick toutes les Maureen prennent racine nues dans un lac du Connemara. Stouts à poil dans un lac de Guinness!

J’en étais à me peindre les ongles en vert en priant Sainte-Sheila de m'apporter la corde, une chaise et deux Bushmills, quand un certain Bono m’a daté par texto pour une bloody cuite mardi soir dans un pub avec Ferre Grignard, Boyzone, Shane MacGowan et Michou Sardou: « Y aura les Connor, les O'Conolly, les Flaherty, du Ring of Kerry et de quoi boire trois jours et deux nuits. Come on Cat! »

« Mon Bono, je suis troublée, mais demain j’ai grandes marées et claquettes, et pas du RiverDance en mini-jupette », lui répondis-je tout de go dans mon meilleur gaélique de cuisine.
Puisque la vie, c’est une folie et que la folie, ça se dan-an-se, j’ai en effet préféré faire mon mon make-up au Mercurochrome pour aller taper la semelle compensée au concert de Sainte-Christine et de son Saint-Claude.

Et c’était tellement bien. Un peu comme l’Irlande en basse saison touristique pour filles en manque de jolis vagues à l’âme musclés par le surf, là où l’écume vient mourir à nos pieds et où les embruns n'ont rien à envier aux meilleurs spots hawaïens.