Parfois, on percute sur le tard et sous le fard qu’on est passé(e) de l’autre côté de la coolitude. Il suffit d’un rayon de soleil et d’un t-shirt pour qu’un éclair de lucidité te pète à la tronche : tu es un fucking obsolète boomer.


Rentrée des classes oblige, c’est le retour des ados dans les transports en commun. Cet après-midi, dans l’étuve de mon bus et bouchons aidant, j’ai eu tout le loisir d’observer une bande de teenagers, garçons et filles. Smells like teen spirit.


C’était le gang des t-shirts cheap, ceux édités par une célèbre marque suédoise très fast fashion Du rock du rock et du rock dégoulinant sur les poitrines naissantes. Avec à l’affiche du Metallica, du Nirvana, de l’AC/DC et de l’Iron Maiden. 


Ma première réaction, moi qui fréquente très peu d’adolescents, fut un étonnement certain. En chameau d’élite décrépi, j‘aurais attendu du Billie Eilish, Damso, voire Wejdene.
Mais non, rien que des vieux groupes que je n’ai moi-même jamais adulé quand ils étaient vivants.
Ces petits cons, ont-ils déjà écouté Nirvanica ou portent-ils ces fringues imprimées sous licence juste parce qu’elles sont cool et pas chères ?
Si le vrai fashion faux pas selon la fashion police que je fréquente parfois serait sans doute un string Sting, je me suis vite envisagée en vieille conne suspecte de leur asséner que Kurt n’aimait pas trop le merchandising post-mortem. Ou, pire, d’exiger - interro surprise - que mes voisins de bus prépubères citent 3 chansons d’Iron Maiden sans consulter Youtube. J’en suis moi-même incapable. Evidemment. 


Alors, OK boomer, pourquoi ces mômes n’auraient-ils pas le droit d’enfiler ce t-shirt, même s’il est moche (avouons-le) et si le nom du groupe ne leur évoque rien ? Qui suis-je pour penser « imposteurs, « barakis » ou « béotiens » ? 

Pour la simple raison qu’à leur âge, j’avais acheté un si joli t-shirt « Ashes to Ashes », mais que je transpirais sous les aisselles à l’idée qu’un puriste me traite de fumiste ?
La prochaine fois que je croiserai des gosses arborant fièrement leur t-shirt Bob Marley sans l’avoir vu en concert, je réfrènerai mes clichés pourris de vioque qui n’écoute que des chanteurs morts. 

Je viens de m’offrir un sweat Charles Trenet. Mon grand-père, ses baskets "Who" et moi aimons ça.
Photo Sindy Süßengut sur Unsplash.
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