Eté et savoir été

// 03/07/2018

Par Catherine Colard

Le Jeu des mille Euros (ex-des mille Francs, toujours sur France Inter) fête ses 60 ans. Et même si je n’écoute plus cet orni que par hasard, j’apprends que le gimmick de ma madeleine de Proust radiophonico-estivale porte un nom: le Métallophone. Métallo quoi? Mais non, je ne vous emmène pas au Hellfest.

Au Jeu des mille Euros, il y a donc bien un type qui est payé pour frapper chaque jour de la semaine sur les 4 lames de cet instrument désuet afin de marquer l’imminence du temps imparti aux concurrents pour donner leur réponse à une question plus ou moins pointue. Je ne sais pas si ce monsieur est payé mille balles, mais j’adore l’idée poétique du Métallophone. La machine n’a donc pas encore remplacé l’humain, ne serait-ce que dans ce petit coin radio-hexagonal qui a bien niqué le passage à l’Euro tout en nous faisant sillonner la Nationale 7.

Ah, la « Route des vacances
Qui traverse la Bourgogne et la Provence... »


L’été de mes 15 ans, Coeur Grenadine dans les oreilles, premier flirt sans #, cigarette qui fait rire dans une maison bleue accrochée à la colline (jamais instagrammée, c'est bête). Les accents, les paysages, les mini-bruits, les voyages radiophoniques gages de dépaysement chic et pas cher. L’amour des choses simples et excitantes, à l’ancienne. La fête de l’Andouillette et des Boulistes réunis. Les vignes vierges et les toiles d’araignée près de la fontaine. Les piqûres de moustiques et les panachés à la farigoulette. Le vin frais qui fait claquer les langues et pétiller les yeux. Puis les grasses matinées no filter avec un petit filet de bave à la commissure des lèvres.

Et ce « ding ding ding...» cristallin dans la Citroën de mon père, à la fois familier et exotique, égrenant le temps qui passe trop vite sur le chemin du retour.
C’était fin août, début juillet*.

Et vous, vos souvenirs d'été?
Ceux à venir sans doute.
Les G.O. de Radio Rectangles vous les souhaitent plus souvenirs de vacances que devoirs de.


* Merci à Johnny H. et à Alister (« Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française ») pour ce précieux running gag dont je me délecte chaque été, et plus si affinité.

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