Des années que je ruminais que non, ce n’est pas une kermesse amerloque beauf de plus qui allait me faire dépenser un rein au supermarché et, pire, m'obliger à sortir de mon appart en moche par moins 10 pour danser la Salsa du Démon. Octobre orange, mioches maléfiques sous MDMA, Marilyn Manson de village et courges sculptées, ça ne me vend pas du rêve.
Cauchemar! En automne, tout goûte la citrouille jusqu’à ton dentifrice. Et puis on m’a inculqué depuis mon premier rot que jouer avec la nourriture c’est le mal. Si vous ajoutez à cela que je suis habillée de noir 366 jours par an et que les simples mots de « zombie » et de « fête obligée » me glacent les sangs, vous comprendrez aisément que l’idée de me traîner à une soirée Halloween me laisse de marbre.
Mais ça c’était avant.
J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien comment j’ai eu la faiblesse d’accepter l’invitation de l’une ou l’autre copine dépressive. Rendez-vous fut donc pris sur une péniche amarrée au Canal Trucmuche pour « La teuf mortelle de l’année ». Soit.
Première étape, s’équiper. Le dress-code du jour est tout flouflou. N’écoutant que sa molle paresse, mon hémisphère droit me dit en toute candeur: « Cat, Catwoman s’impose ». Graou. Zou, me voici toutes griffes dehors chez Délicate Essence, le joli love shop du coin de ma ville. Tant qu’à investir dans un déguisement qui claque, autant miser sur la qualité et penser recyclage avec un catsuit noir intégral. Récurage de voiture, Saint-Valentin en apnée, explosion de centrale nucléaire ou exposition internationale de chattes plus racées que la mienne, le latex est désormais mon meilleur ami.
Mon achat félin emballé, pesé et enfilé dans d’atroces souffrances (ceci fera l’objet d’un prochain épisode), les portes de la fiesta halloweenesque s’ouvrent enfin à moi. Passés le physionomiste piercé en kilt pas si patibulaire, sa copine au regard fluo adepte du nail art extrême et les escaliers moites, je m’enfonce enfin dans la touffeur de la fête aux cucurbitacées.
Accueillie avec moult Bloody Mary et autres bisous sur mes faux Louboutins 150 mm par un sympathique pénitent enchaîné dont la tenue m'évoque, en vrac, Le Nom de la Rose, The Games of Thrones et les plus belles heures de l’Inquisition, Catwoman prend ses aises. Je demande un Martini blanc. Cruella d’Enfer me sert un Martinet noir. Concept innovant s'il en est.
Je suis très agréablement surprise par le style vestimentaire, surprenant, de mes amis et par l’ingéniosité de la scénographie mise en place sur cette péniche pour une soirée Halloween à la con. Peu de zombies cette année, mais la douche « Psychose » est criante de vérité et la salle médiévale, au premier abord digne d’un B&B berlinois en enfer avec croix de bois croix de fer, se révèle au fil des heures absolument joyeuse et festive. Par qui sont-ils subsidiés? Peu me chaud, même si on sue sous le latex.
C’est wild, j’adore mes nouveaux camarades de jeux. Freddy (Nat, Benja Val, Pat?) joue aux osselets avec Hannibal Lecter (Pierre, Clo, Léon, Claire?) et le DJ fouette mes chastes oreilles avec du Souchon version cuir.
Alors que mes fesses et moi-même faisons connaissance dans d’atroces et conviviales souffrances avec un pote en uniforme du nom de « Monsieur », mon AïePhone vibre plus fort que ma chair.
- Amie sur la péniche d’à -côté: "Non mais allo quoi, Cat, tu arrives sur la péniche? Tout va bien?"
- Monsieur: "Catwoman est en ce moment menottée au radiateur et dans l’incapacité de vous répondre. Mais elle va très très bien."
- Amie sur la péniche d’à -côté: "OK, je mets à jour mon GPS et j'arrive. Quelle adresse?"
Moralité de l'histoire sans GPS?
On n’a que le bien que l’on se fait, au hasard des hasards dissolus. Cette année pour Halloween, enchaînons-nous dès demain à la grille de Radio Rectangle avant que notre citrouille se dissolve dès minuit dans une soupe radiophonique au potiron obligé.
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