Saint-ciarge de ciboire

// 10/10/2021

Par Catherine Colard

Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci. C’était l'automne, un automne où il faisait beau. Une saison qui n'existe que dans le Nord de l’Amérique. Pi j'ai fait une chute, une crisse de chute. J'tais en calvaire là sur le sable, les yeux dans l’eau.

Mon rêve était trop beau. Enfant d'chienne de gériboire de ciboire de sacréfice de mangeux d'marde de doux Jésus de saint-ciarge de crucifix de saintes fesses de cochonnerie de verrat, comment t'aimer si tu t'en vas ? 


Quand, après une nuit de rêves torrides, je me lève du pied gauche que je pose délicatement sur un Lego®, je me sens l’âme d’une Capitaine Archibald Haddock née dans la Belle Province. Là où les sacres sont de mise, au même titre que la Céline ou la Poutine.

Les sacres ? Ici, nous parlerions de jurons. Là-bas, une flopée de mots empruntés à la religion catholique sont devenus des jurons et ce riche héritage de blasphèmes sympathiques (« tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain ») fait vraiment partie de l’identité québécoise. Ostie, calisse, ciboire, sacrament et le sonore tabarnak sont des traces vivantes des tabous d’une société sous l’influence du clergé et qui s’en est libérée dans les années 60, avec la Révolution tranquille. Cette rébellion anticléricale et lexicale s’est notamment traduite au travers de jurons aussi obscènes que délicieux. Amen, cimonaque de purée de patente à gosse de cul !


Tu dois monter un meuble suédois ? Envie de bouffer du curé, coincé dans les embouteillages ? 
Voici pour toi LoremBarnak, le générateur de jurons québécois aléatoires. Ne me dis pas merci, charrue de cibouleau de tabarnouche. Par contre, je te conseille d'écouter en ostie le nouveau Tabarnak ici sur Radio Rectangle, ou j'te sacre aux vidanges !

Photo by Steve Harvey on Unsplash

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