Come à la radio

Dimanche, Journée mondiale de la Radio. Ou comment vivre ma plus belle vie, les mains dans l’eau savonneuse et la farine, la tête au soleil et les oreilles dans un vortex d’ondes sensuelles.



J’ignore tout de la fréquence qu’écoutait la sage femme qui m’a mise au monde. Peut-être, ce serait singulier, une radio libre, une pirate des ondes, une défricheuse, une clandestine un peu sauvage qu’on débranche mais ne rompt point. Je l’aime sans la connaître.
 


Je suis donc née avec une radio pour doudou. Une radio qui me chante, qui me parle, me fait vibrer dans mes souvenirs, dans ce qui aurait pu être des souvenirs et le sera. Peut-être. 


C’est peut-être aussi grâce à cette passion discrète que je n’oublie jamais une voix. Il m'est arrivé de reconnaître une personne, un beau nombre d’années après l’avoir perdue de vue, à la faveur d’une rencontre de hasard. A son grain, à son timbre, à une intonation, un accent léger, une fluidité, un écho soudain familier à mes écoutilles. Et je ne me trompe jamais. Cette émotion est invraisemblable, souvent douce et abyssale de nostalgie.

Ma mémoire des voix peut sembler anodine. Elle m’est essentielle.


Coïncidence ? Je viens de lire ceci dans « Première personne du singulier », le nouveau recueil de nouvelles de Haruki Murakami.


« Et encore maintenant, quand il m’arrive quelque chose de troublant, je repense à ce cercle spécial, et à tout le reste qui n’a aucun intérêt, aucune valeur. Et à cette crème de la crème, très particulière, qui doit sûrement exister, là, tout au fond de moi. » *

Merci pour cette histoire d’amour sans fin Marc, Stéphane, Jean-Pierre, Dominique, Alexandra, Bernard, Pompon, Jacques, Edouard, Gabrielle, Michel, Marie, Djamel, Johnny, Victor, Igor, Mounia, Nastassia, Miguel, Farid, Marcel, David, Keïko, Solal, Antonio, Pascual. Et moi.

Merci Benjamin pour ta confiance, je t’offre un petit bouquet de fleurs rouges.

*Première personne du singulier, Haruki Murakami, Belfond